Les avantages fiscaux consentis par Québec aux entreprises qui s'installent dans les régions ressources font des jaloux dans les autres régions.

Les avantages fiscaux consentis par Québec aux entreprises qui s'installent dans les régions ressources font des jaloux dans les autres régions.

Les conférences régionales des élus (CRÉ) de sept régions du Québec exhortent le gouvernement Charest de corriger ce qu'elles considèrent comme des préjudices de nature à nuire au développement économique de plusieurs autres régions, qui comptent parmi les plus dynamiques.

Elles voudraient donc avoir leur part du gâteau et demandent, en priorité, l'abolition immédiate de deux mesures fiscales: l'impôt zéro pour les PME manufacturières, de même que le crédit d'impôt remboursable pour les activités de transformation en régions ressources.

"On ne peut pas aider une région en en détruisant une autre", a plaidé mercredi, en conférence de presse, le président de la CRÉ de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, Sergio Pavone.

Ces élus mécontents ont produit un document qui résume leurs doléances et qui a été remis mercredi au gouvernement. Les CRÉ disent avoir aussi l'appui d'une quarantaine d'organismes de développement économique des régions centrales.

"Les conséquences à court, moyen ou long terme seront désastreuses pour le climat d'affaires et, par voie de conséquence, sur toute l'économie du Québec, puisque les régions qui sont pénalisées sont parmi les plus dynamiques de la province", peut-on lire dans le document.

Les régions ressources, la plupart éloignées des grands centres et considérées plus fragiles sur le plan économique, sont la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, le Nord-du-Québec, l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent et la Mauricie.

La coalition formée des sept CRÉ des régions centrales dit subir une concurrence déloyale de ces régions ressources, qui soutireraient un avantage indu grâce aux mesures fiscales offertes par Québec et seraient ainsi mieux positionnées pour attirer les investisseurs et créer des emplois.

Les régions centrales sont Chaudières-Appalaches, Lanaudière, l'Estrie, le Centre-du-Québec, les Laurentides, l'Outaouais et la Montérégie. Les présidents d'autres CRÉ ont aussi joint leurs rangs.

De plus, les incitatifs fiscaux pour les régions ressources représentent une perte de centaines de millions par année pour le trésor public, font-elles valoir, en guise d'argument.

La coalition demande donc au gouvernement Charest d'appuyer plutôt sa stratégie économique sur les principes suivants: que l'aide financière de Québec soit accordée par secteur et non par région, qu'elle soit limitée dans le temps, que les règles d'admission soient plus strictes et les résultats obtenus mesurables et, enfin, que les mesures n'entraînent "aucun dommage collatéral".

"Il y a des régions qui ont besoin d'une aide particulière, mais, par contre, il faudrait faire attention pour ne pas que le Québec devienne complètement une région particulière", a fait valoir de son côté le président de la conférence régionale des élus (CRÉ) de Chaudière-Appalaches, Réal Laverdière.