L'excédent commercial de la Chine se dirige vers un nouveau record en 2006, ayant déjà dépassé en neuf mois son total de 2005, malgré la volonté du gouvernement de s'attaquer à ce sujet de discorde avec ses partenaires commerciaux.

L'excédent commercial de la Chine se dirige vers un nouveau record en 2006, ayant déjà dépassé en neuf mois son total de 2005, malgré la volonté du gouvernement de s'attaquer à ce sujet de discorde avec ses partenaires commerciaux.

De janvier à septembre, l'excédent commercial de la quatrième économie mondiale a totalisé 109,85 milliards de dollars, contre 68,33 milliards sur la même période de 2005 (+60,76%), selon les chiffres publiés jeudi par les douanes chinoises.

Il a d'ores et déjà dépassé les 101,9 mds de dollars accumulés en 2005 - qui avait été une année exceptionnelle.

Sur le seul mois de septembre, l'excédent a doublé par rapport à septembre 2005, atteignant 15,297 milliards de dollars, même s'il a accusé une baisse par rapport à un mois d'août record (18,8 milliards) qui succédait à un enchaînement de hausses record ininterrompues depuis mai.

"Mais en août, les exportateurs avaient peut-être anticipé la baisse des rabais de taxes sur certaines exportations", voire leur suppression, entrée en vigueur en septembre pour des centaines de produits sans grande valeur ajoutée, comme l'acier, le ciment, le charbon ou le textile, souligne Gao Shanwen, économiste en chef d'Everbright Securities.

La publication des chiffres des Douanes intervient alors que le ministère du Commerce a annoncé mercredi qu'il comptait arriver à une balance commerciale équilibrée d'ici à la fin de la décennie, en faisant baisser drastiquement ses exportations.

"Nous visons une croissance d'environ 10% annuels des importations et exportations durant les cinq prochaines années", a indiqué le ministère sur son site internet.

Depuis plusieurs mois, les autorités centrales, inquiètes des déséquilibres d'une économie reposant sur les investissements et les exportations, cherchent à freiner ces deux composantes de la croissance, qui a atteint 10,9% au premier semestre.

Elles n'en sont pas pour autant à envisager une réévaluation volontaire du yuan, qui rendrait les produits chinois moins compétitifs et est réclamée avec insistance par certains de leurs partenaires commerciaux, comme les Etats-Unis, excédés de leur propre déficit vis à vis du géant asiatique.

En août, la Banque centrale indiquait ainsi que le yuan n'était pas la solution à tous les maux et que l'excédent devait être résorbé essentiellement en "développant la consommation et réduisant le taux d'épargne".

"Les élections de mi-mandat arrivent aux Etats-Unis et le problème commercial va continuer à être brandi, pour demander à la Chine plus de flexibilité de sa monnaie", estime un économiste de Standard Chartered à Hong Kong, Tai Hui.

Pourtant, souligne-t-il, les derniers chiffres montrent "le peu d'impact sur le commerce de l'appréciation du yuan" qui depuis sa réévaluation de 2,1% en juillet 2005 a pris quelque 2,5% supplémentaires.

D'autres partenaires cependant ont des raisons de se réjouir du succès du commerce chinois, à 60% assuré par des entreprises à capitaux étrangers en 2005.

Portées par la forte demande chinoise en pièces détachées pour produits électroniques, équipements automobiles et en turbines, les exportations japonaises vers la Chine ont ainsi augmenté de 15,3% sur un an au premier semestre, alors qu'en sens inverse, le flux, en net ralentissement, ne progressait que de 6,1%.

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