En léguant la moitié de la ferme de Warwick à son fils Pierre-Olivier, Jean-Noël Pépin a poursuivi une tradition qui dure depuis cinq générations.

En léguant la moitié de la ferme de Warwick à son fils Pierre-Olivier, Jean-Noël Pépin a poursuivi une tradition qui dure depuis cinq générations.

Conscient du problème de relève qui a tendance à se généraliser dans le milieu agricole, M. Pépin s'est dit heureux de constater que son fils avait un intérêt à poursuivre son oeuvre et à exploiter la ferme. C'est dans le but de maintenir cet intérêt qu'il lui a donné une partie de ses biens.

«Ce n'est pas très encourageant pour un jeune de voir ses parents s'accrocher. Il se retrouve dans la trentaine avec des enfants et rien devant lui», a-t-il expliqué.

Au total, la ferme laitière située de part et d'autre de la route 116 entre Victoriaville et le village de Warwick exploite 500 acres de terres cultivables et 80 acres de terres boisées qui se transformeront éventuellement en érablière.

L'entreprise agricole compte quelque 165 têtes de bétail, soit 90 vaches et 75 bêtes de remplacement, tous des purs sangs enregistrés. Elle produit annuellement 94 kilogrammes de quotas, soit près du double de la moyenne provinciale.

«C'est une grosse ferme familiale. Il faut que tout le monde mette la main à la pâte pour la faire rouler», a indiqué Jean-Noël Pépin.

Âgé de 26 ans, Pierre-Olivier arrive à la barre de l'entreprise avec plusieurs projets en tête. Sans vouloir augmenter la superficie de la terre ou le nombre de bêtes qu'il juge déjà assez grand, il aimerait améliorer la machinerie agricole et continuer à faire progresser la génétique.

«Nous sommes toujours à l'ère des petites balles de foin carrées. Bientôt, nous achèterons l'équipement pour faire de grosses balles rondes», a affirmé le diplômé en agriculture du Cégep de Victoriaville.

Si le jeune homme n'avait pas eu la piqûre, il est fort probable que la tradition des Pépin aurait pris fin. Pierre-Olivier a un frère et deux soeurs qui ont tous pris des chemins différents.

«C'est sûr que ce n'est pas donné à tout le monde, mais j'aime le style de vie, j'aime la nature et j'aime travailler avec les vaches», a-t-il dit.

Depuis 1856

Originaire de la région de Québec, Laurent Pépin a été le premier à s'installer dans les Bois-Francs. Il a acquis l'équivalent de 100 acres de terre afin d'exercer sa profession de menuisier.

Son fils Alfred a été le premier à défricher la terre. Il avait déjà acquis un troupeau de vaches Ayrshire lorsque Laurent lui a cédé ses biens en 1905. Le père de Jean-Noël Pépin, Gérard, a pris la relève en 1960. Passionné d'arbres, il a remporté le prix du Mérite forestier en 1974.

Deux ans plus tard, Gérard Pépin a confié la ferme de Warwick à ses fils Jean-Noël et André. Ces derniers ont exploité l'entreprise pendant 27 ans. Ils ont agrandi l'étable et acheté 80 acres de terrain avant de faire bande à part pour préparer la relève.

En 2004, M. Pépin a acquis le champ de 200 acres de son voisin. Puis, plus récemment, il a loué 130 acres de terres au Groupe Gaudreau et à un retraité du secteur. Fait intéressant, toutes les terres cultivées sont connexes.

«Nous sommes chanceux d'avoir pu prendre toute cette expansion en achetant et louant des terres situées à côté de la nôtre», a conclu Jean-Noël Pépin.