Les droits de diffusion télévisée et sur Internet, vendus dans 210 pays, rapporteront plus de 4 milliards d'euros (6 G$ CAN) entre 2007 et 2010 au football anglais, dont l'attrait n'a pas été affecté par les rumeurs de corruption.

Les droits de diffusion télévisée et sur Internet, vendus dans 210 pays, rapporteront plus de 4 milliards d'euros (6 G$ CAN) entre 2007 et 2010 au football anglais, dont l'attrait n'a pas été affecté par les rumeurs de corruption.

«Que notre meilleure année (...) intervienne après tous les gros titres négatifs que nous avons eus, est ironique», s'est félicité Richard Scudamore, directeur exécutif de Premier League, l'organisme qui regroupe les clubs anglais de première division.

Cédant à une injonction de la Commission européenne, la Premier League avait mis aux enchères ses droits en Angleterre et en Irlande, pour son plus grand profit.

En mai, les bouquets anglais et irlandais BSkyB et Setanta s'étaient partagés le gâteau pour 1,7 milliard de livres (3,9 G$ CAN), soit une hausse de 66% par rapport au contrat précédent.

Outre les 400 millions de livres tirées pour les droits sur internet 924 M$ CAN), la Premier League a obtenu 625 millions de livres (1,44 G$ CAN) de 81 contrats conclus à l'étranger, pour une diffusion dans 208 pays. Cette somme est le double de la précédente.

«Nous sommes en croissance partout, mais le grand bond a été enregistré en Asie et au Moyen-Orient», a expliqué M. Scudamore selon qui cette somme amène le championnat anglais «à un tout autre niveau» que ses concurrents européens.

Les clubs anglais considèrent l'Asie et notamment la Chine, comme les marchés du futur. Équipe la plus populaire du continent asiatique, Manchester United y effectue régulièrement des tournées, tandis que Chelsea vient de lancer un site Internet en chinois.

Alors que beaucoup en Angleterre s'inquiètent d'une perte d'identité des clubs et d'une érosion des audiences dans les stades, ces 4 milliards d'euros récompensent «notre approche cosmopolite en matière de joueurs et de propriétaires de clubs», répond Richard Scudamore.

Ils sont de nature à asseoir la domination économique, et à terme sportive, des clubs anglais. Le champion d'Angleterre 2008 touchera 50 millions de livres (115 M$) contre environ 30 (69 M$) pour le vainqueur de l'exercice en cours, une somme que devrait bientôt engranger le dernier du championnat.

En comparaison, l'Italie a touché 25 M$ de droits télévisés après sa victoire en Coupe du monde.

Cette manne s'accompagne de défis, notamment la maîtrise de la spirale inflationniste des salaires des joueurs et des honoraires d'agents, susceptible de déstabiliser le football en Angleterre mais aussi en Europe.

Hostile à toute «limitation de salaires (...) contradictoire avec la liberté de commerce et de mouvement que souhaite la Commission européenne», Richard Scudamore a prévenu que son organisation s'opposerait farouchement à Bruxelles qui travaille à un projet susceptible de limiter la puissance financière des clubs anglais.

Le dirigeant croit en une régulation par le marché : «C'est sans doute la dernière fois que nous observons une telle explosion sur un contrat» et «les présidents sont plus réalistes que par le passé».

Le football anglais est également confronté à une enquête sur des faits de corruption présumée, susceptible de conduire le football anglais à une crise comparable à celle qu'a connue l'Italie.

Au regard des sommes en jeu, le refus obstiné de la Premier League de citer les clubs concernés et son choix de rejeter la faute sur les agents, notamment étrangers, ne relèvent pas du hasard.