Malgré les critiques et un bilan mitigé, les Fonds d'intervention économique régionale (FIER) sont là pour rester, assure la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau.

Malgré les critiques et un bilan mitigé, les Fonds d'intervention économique régionale (FIER) sont là pour rester, assure la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau.

Même si, en apparence, la formule n'a peut-être pas encore donné tous ses fruits, le gouvernement du Québec croit plus que jamais en ce moyen pour donner accès à du capital-risque en régions.

La phase de démarrage est complétée et les FIER entrent maintenant dans une phase d'expansion, souligne la ministre.

"Les FIER vont se déployer", a-t-elle assuré, mardi, lors d'un entretien téléphonique à la Presse Canadienne, à la suite des critiques formulées la veille par deux députés de l'opposition péquiste.

Choquée par la sortie de ses collègues de l'opposition, la ministre tenait à donner sa version des faits et à clarifier les chiffres fournis par eux.

La formule a été annoncée par le gouvernement en mars 2004 et, depuis, 25 fonds ont été autorisés (dont 21 sont fonctionnels) dans différentes régions et 204 millions $ ont été engloutis dans l'aventure.

Pourtant, après deux ans et demi, la formule n'a permis de créer que 171 emplois, et d'en maintenir 822, pour l'ensemble des régions.

Mais contrairement aux députés de l'opposition, la ministre ne s'émeut pas de cette performance relative, tout jugement étant prématuré, selon elle.

"C'est comme si on plantait des arbres le lundi et que le vendredi on qualifiait l'opération d'échec, parce que la forêt n'est pas arrivée à maturité", ironise Mme Normandeau.

Lundi, deux députés de l'opposition officielle, Normand Jutras et Sylvain Pagé, avaient alerté les médias pour dénoncer cette initiative qui n'avait pas eu les retombées espérées, en termes de développement économique régional et de création d'emplois.

Les FIER constituent "un échec lamentable", selon eux.

Au contraire, ce programme, géré par Investissement Québec, demeure un "outil très prometteur" qui permet aux régions d'avoir accès à du capital-risque, chose qui était difficile avant la création de ces fonds, soutient la ministre.

Elle se dit "très, très fière" de cette réalisation, d'autant plus que la prise de décision "se fait au niveau régional", par les gens d'affaires qui investissent dans le projet, "donc qui croient en l'outil".

Annoncée en mars 2004 par l'ex-ministre des Finances Yves Séguin, la formule du FIER devait stimuler le développement économique régional par des investissements conjoints du secteur privé et du secteur public. Quand un investisseur était prêt à mettre 1 $ dans un projet de démarrage d'entreprise, Québec ajoutait 2 $.

L'idée de base consistait à aider les gens d'affaires en régions à démarrer une PME et lui permettre de survivre durant les premières phases de son développement.