BIOVET EN BREF

BIOVET EN BREF

Biovet est une PME de Saint-Hyacinthe qui se spécialise dans les services de diagnostic en santé animale et en agroalimentaire. Elle tire près de 75 % de ses revenus des différents tests d'analyse qu'elle effectue dans ses installations maskoutaines pour le compte de centaines de vétérinaires en Amérique du Nord.

L'entreprise réalise l'autre 25 % de son chiffre d'affaires en vendant des trousses de diagnostic aux quatre coins du monde. Biovet soutient être la seule compagnie canadienne à développer, fabriquer et commercialiser des trousses de diagnostic animal, un marché qui est appelé à croître considérablement, croit René Lallier, président de la PME.

Les laboratoires accrédités de la PME de 50 employés (dont 15 scientifiques) offrent une pléthore de services de diagnostic allant de l'hématologie à la virologie, en passant par la sérologie et la bactériologie. Certains de ces tests d'analyse sont uniques, ce qui permet à l'entreprise québécoise de se démarquer.

Au Québec, Biovet dessert surtout les vétérinaires oeuvrant avec les animaux de compagnie, les bovins et les entreprises agroalimentaires. C'est toutefois dans le domaine porcin (ce qui représente 50 % de ses quelque 400 000 analyses annuelles) que la PME rayonne au Canada, aux États-Unis et au Mexique.

Cette année, l'entreprise qui possède des bureaux aux États-Unis et en Europe prévoit enregistrer un chiffre d'affaires de 6,5 millions.

Vendre en Chine

Au moment où plusieurs entreprises d'ici subissent les contre-coups d'une économie chinoise prospère, la PME Biovet voit dans l'Empire du milieu une occasion d'affaires à faire pâlir d'envie tout bon industriel québécois.

Les différentes trousses de diagnostic animal de l'entreprise québécoise trouvent en effet preneurs au pays de Mao depuis peu. Même s'il s'agit d'un marché potentiellement colossal, René Lallier, président de Biovet, préfère demeurer les deux pieds sur terre.

" La population porcine est de 16 millions au Canada et de 60 millions aux États-Unis. En Chine, elle est évaluée à environ 500 millions de porcs. Mais attention, ce n'est pas parce qu'il y 30 fois plus de porcs qu'ici, que ça représente automatiquement un marché 30 fois plus gros ", prévient M. Lallier, qui prévoit se rendre en Chine en 2007.

" L'élevage de porcs n'est pas aussi structuré qu'ici, poursuit l'homme d'affaires. Il n'y a pas plein de laboratoires et ce sont surtout des fermes familiales ou tout le monde ou presque a son cochon. Je dis ça au pif, mais je crois qu'ils ne testent même pas 5 % de ce que nous testons ici. Le marché est toutefois très prometteur et on veut être là au début de la vague. "

Sans limites territoriales

Biovet est l'une des rares entreprises privées au Québec à offrir des services dans le domaine du diagnostic. Ce type d'activités se fait habituellement en milieu universitaire. Ses laboratoires de Saint-Hyacinthe ont beau être à la fine pointe et offrir des services uniques, la PME sait qu'elle devra miser sur la vente de ses trousses de diagnostic si elle veut atteindre la croissance annuelle de 15 % qu'elle s'est fixée. Actuellement, l'entreprise écoule environ 15 000 trousses par année. Ces trousses se vendent entre 100 $ et 1000 $. Elles trouvent surtout preneurs en Europe (dans une proportion de 50 %) et aux États-Unis (35 %). L'Asie et l'Amérique du Sud (qui ne représentent que 10 % des ventes de Biovet) intéressent la PME au plus haut point. " La production animale a tendance à se déplacer vers des pays émergents comme la Chine, le Brésil et même la Russie. Nous avons de nouveaux distributeurs dans ces pays, de même que dans plusieurs autres endroits dans le monde. Nos trousses n'ont pas de limites de territoire ", explique René Lallier, président de Biovet.

Un gros potentiel

René Lallier n'entend pas négliger le développement de ses laboratoires à Saint-Hyacinthe, lesquels sont situés à la Cité de la biotechnologie. " Il y a un gros potentiel, dit-il, du côté de l'agroalimentaire. On est capables de contrôler les aliments (en effectuant notamment des tests d'analyse) à toutes les étapes de production. De la ferme jusqu'à l'abattoir. "

Au bord de la faillite

En octobre 2004, peu de temps avant que René Lallier n'achète l'entreprise, Biovet se plaçait sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Voilà qui détonne avec l'état actuel des choses, la PME ayant depuis renoué avec la rentabilité.

Biovet est né en 1991 d'un essaimage (spin-off) de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal à Saint-Hyacinthe.

Elle est devenue une PME à part entière en 1994 lorsque René Lallier, vétérinaire de formation, et René Gosselin, consultant, sont entrés dans le décor.

Les affaires tournent rondement jusqu'au jour où l'entreprise fait l'acquisition d'un fabricant de vaccins animal en Iowa.

Se frotter à des géants

" Ça a été plus ou moins fructueux comme opération. On était une petite boîte qui se frottait à des géants pharmaceutiques. Ça a siphonné pas mal de cash cette aventure-là ", rappelle René Lallier qui, à l'époque, a peu à peu tiré sa révérence de Biovet pour se concentrer sur Jupiter.

Il demeure encore aujourd'hui actif au sein de cette PME qu'il a fondée avec sa conjointe Paule Létourneau et qui se spécialise dans la distribution des produits destinés aux vétérinaires (seringues, gants jetables, etc.).

Fin 2004, les actionnaires de Biovet mettaient l'entreprise en vente par le truchement d'un liquidateur. René Lallier a été approché au début 2005 et s'est illico porté acquéreur de la PME avec son épouse, de même que Pierre Hébert, vétérinaire, et aujourd'hui responsable des laboratoires de l'entreprise.

" On a fait le ménage, on a rembauché ceux qui avaient été mis à pied, on a contrôlé les dépenses et on a augmenté nos ventes ", résume René Lallier.

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