Craignant que l'accord intervenu entre le Canada et leur pays pour gérer le commerce du bois d'oeuvre ne se traduise par une pénurie et des augmentations de prix, les constructeurs américains ont entamé hier des pourparlers en Russie pour s'assurer de nouvelles sources d'importations.

Craignant que l'accord intervenu entre le Canada et leur pays pour gérer le commerce du bois d'oeuvre ne se traduise par une pénurie et des augmentations de prix, les constructeurs américains ont entamé hier des pourparlers en Russie pour s'assurer de nouvelles sources d'importations.

La Russie, qui dispose de plus du cinquième du couvert forestier dans le monde, pourrait se joindre à un groupe de pays européens pour accroître les exportations vers les États-Unis dans l'éventualité probable du diminution du commerce de bois d'oeuvre avec le Canada, indique Jerry Howard, patron de la National Association of Homebuilders.

La capacité des entreprises canadiennes d'exporter du bois d'oeuvre " sera considérablement diminuée ", a souligné hier M. Howard au cours d'une entrevue de Moscou. Le Canada fournit chaque année environ le tiers du bois d'oeuvre utilisé dans la construction d'habitations aux États-Unis. L'an dernier, les importations venues d'Europe ont augmenté à environ 5 % de la consommation.

En plus de faire en sorte d'obtenir plus d'importations, l'association, qui regroupe plus de 235 000 constructeurs et rénovateurs précise qu'elle cherche à utiliser d'autres matériaux de construction tels que le ciment et elle exerce des pressions pour une plus grande exploitation des forêts aux États-Unis.

" Au moment où cet accord est devenu de plus en plus une réalité, nos membres nous ont dit d'être actifs au chapitre de ce que nous pouvons faire ", a dit M. Howard.

Les préoccupations de l'association découlent d'un accord commercial semblable à celui intervenu entre les États-Unis et le Canada dans les années 90. À la suite de la mise en oeuvre d'un accord pour limiter le commerce en 1996, les prix du bois d'oeuvre ont fait un bond à plus de 450 $US pour 1000 pieds-planche, soit près d'un sommet record. En vertu des dispositions de l'accord, le Canada pouvait expédier chaque année 14,7 milliards de pieds-planche exempts de droits aux États-Unis, mais les quantités supérieures à ce niveau étaient sujettes à des taux tarifaires plus élevés.

Après des années de dispute suivant l'expiration de cet accord en 2001, les États-Unis et le Canada ont négocié un nouvel accord pour limiter le commerce. Cet accord entre en vigueur ce jeudi et il permettra à des sociétés telles que Canfor, de Vancouver, de récupérer environ 4,3 milliards US en droits que les États-Unis ont commencé à percevoir en 2002. Cela signifie aussi qu'il y aura un nouveau régime de taxe à l'exportation qui frappera le bois d'oeuvre canadien expédié aux États-Unis.

Dans la foulée de cet accord, les prix du bois d'oeuvre ont chuté à leur plus bas niveau en plus de trois ans, dans un contexte de conjectures voulant que les fournisseurs canadiens augmentent leurs expéditions avant l'entrée en vigueur de la taxe à l'exportation.

Selon M. Howard, la récente chute des prix illustre le besoin des constructeurs d'habitations de se préparer à une flambée des prix qui pourrait survenir dans l'avenir. Cela peut se faire en augmentant les importations en provenance de la Russie et de pays comme la Suède, dit-il.

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