Le grand patron de Rio Tinto a justifié vendredi par l'explosion de la demande chinoise la pertinence du rachat par le groupe minier anglo-australien du Canadien Alcan (T.AL) pour la somme élevée de 38,1 G$ US.

Le grand patron de Rio Tinto a justifié vendredi par l'explosion de la demande chinoise la pertinence du rachat par le groupe minier anglo-australien du Canadien Alcan [[|ticker sym='T.AL'|]] pour la somme élevée de 38,1 G$ US.

La fusion annoncée jeudi soir va permettre la création du plus grand groupe de l'aluminium du monde, le concurrent américain Alcoa ayant retiré son offre non sollicitée de 28 G$ sur le Montréalais.

C'était d'ailleurs le but visé, selon certains analystes, alors que d'autres trouvent le prix de cette stratégie présumée trop élevé.

Mais le grand patron de Rio Tinto défend son opération. «Nous sommes sûrs d'avoir trouvé le juste équilibre» entre ce que les attentes des actionnaires et la politique de Rio Tinto, a affirmé Tom Albanese dans un entretien diffusé vendredi par la chaîne de télévision Australian Broadcasting Corp (ABC).

Selon M. Albanese, Rio Tinto Alcan, basée à Montréal, dégagera des synergies de l'ordre de 650 M$ après impôts.

Et, au-delà des synergies, la combinaison des activités d'Alcan à celles de Rio Tinto «créera un géant mondial intégré de l'aluminium, du minerai de fer et du cuivre», les trois métaux «qui mènent la croissance en Chine, son urbanisation et son industrialisation», a-t-il estimé.

Alcoa partage dans une certaine mesure le point de vue de Rio Tinto.

«L'offre de Rio visant Alcan renforce vraiment notre avis concernant la valeur sous-jacente de l'industrie de l'aluminium et ses brillantes perspectives pour l'avenir», a affirmé le président du conseil et chef de la direction d'Alcoa, Alain Belda, jeudi soir.

«Toutefois, à ce prix, nous avons des options plus intéressantes pour accroître la valeur des actionnaires.»

Les administrateurs d'Alcan recommandent à l'unanimité aux actionnaires d'accepter l'offre entièrement formulée en numéraire de Rio Tinto.

Rio Tinto et Alcan ont convenu «de vendre le groupe Emballages d'Alcan», qui comprend 31 000 employés dans 35 pays du monde, dont 5 500 en France, selon «les Echos», et dont le siège mondial se trouve à Paris.

Rio Tinto est présent au Québec, par le biais notamment de QIT-Fer et Titane et de Compagnie minière IOC, et ailleurs au Canada, avec ses investissements dans Diavik Diamond Mines, dans les Territoires du Nord-Ouest. En 2006, Rio Tinto comptait 4300 employés au Canada.

Alcoa et Alcan étaient les deux premiers producteurs mondiaux d'aluminium jusqu'à ce qu'en mars le Russe Rusal prenne la place d'Alcoa. Rio Tinto est actuellement le huitième producteur d'aluminium et le deuxième pour le minerai de fer.