C'est officiel, un nouveau groupe d'investisseurs est en lice pour mettre la main sur BCE (T.BCE), faisant ainsi concurrence au premier consortium d'acheteurs, dont fait partie la Caisse de dépôt.

C'est officiel, un nouveau groupe d'investisseurs est en lice pour mettre la main sur BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], faisant ainsi concurrence au premier consortium d'acheteurs, dont fait partie la Caisse de dépôt.

L'identité des partenaires de ce deuxième groupe demeure toutefois un mystère, si ce n'est qu'il inclut le fonds américain Cerberus Capital Management. Un communiqué publié par BCE parle de Cerberus et d'un «groupe d'investisseurs canadiens».

Toutefois, le Globe and Mail révèle jeudi matin que CanWest Global, OPTrust et la Caisse de retraite des hôpitaux de l'Ontario seraient les partenaires de Cerberus.

De plus, le fondateur de CGI, Serge Godin, aurait été approché par Cerberus, affirme le Globe. BCE a longtemps détenu une participation dans CGI.

Richard Li, fils du milliardaire de Hong Kong Li Ka-shing, a aussi été approché par Cerberus, soutient le Globe. Richard Li possède la citoyenneté canadienne.

Impossible, toutefois, d'en savoir plus. Chez Cerberus, le porte-parole Peter Duda n'a pas voulu nous dire pourquoi ses partenaires canadiens demeuraient dans l'ombre pour l'instant.

Motus et bouche cousue également chez Bell, qui nous réfère au communiqué.

«Un autre groupe amorce des discussions en vue d'explorer la possibilité de faire de l'entreprise une société fermée les membres de ce groupe ont signé des ententes de non-divulgation et de moratoire avec BCE sur une base non exclusive», est-il écrit dans le communiqué.

L'identité des acheteurs L'idendité des acheteurs canadiens n'est pourtant pas un détail. Un investisseur étranger ne peut détenir plus de 20% d'une entreprise canadienne de télécommunication et plus de 33% de la société mère, pour un maximum combiné de 46,7%.

La semaine dernière, des rumeurs couraient selon lesquelles Cerberus avait approché Shaw Communications et CanWest Global Communications pour examiner BCE.

Mercredi, aucune de ces deux entreprises n'a rappelé La Presse Affaires. Un autre fonds de retraite important en Ontario, OMERS, pourrait être intéressé, mais l'organisation a refusé de faire des commentaires, mercredi.

Le 17 avril, un premier groupe indiquait son intention d'acquérir BCE, au terme d'une vérification diligente. Le groupe est dirigé par l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada (RPC).

On y trouve également la Caisse de dépôt et placement du Québec et le fonds américain Kolhberg Kravis Roberts (KKR), de New York. Le quatrième partenaire, Investissement PSP, s'est désisté peu après pour une raison inconnue.

Une offre pour fermer le capital de BCE pourrait dépasser les 30 milliards de dollars et serait financée par endettement.

Mercredi, BCE a répété qu'elle compte conclure son examen des options stratégiques «pour le troisième trimestre» ou, autrement dit, avant la fin de septembre.

Chose certaine, le fonds de retraite Teachers, de Toronto, ne fait pas partie du groupe de Cerberus. La porte-parole de Teachers, Deborah Allan, a indiqué que l'organisation continue plutôt de faire équipe avec un autre fonds américain, Providence Capital Partners, et poursuit ses efforts pour trouver d'autres partenaires pour l'examen des livres de BCE.

Pendant ce temps, le premier groupe avance rondement dans sa vérification diligente et n'est nullement ébranlé par l'arrivée de Cerberus.

«Nous sommes rendus à mi-chemin de notre vérification diligente et on tente de se faire une tête sur la valeur de l'entreprise. On continue d'essayer de trouver d'autres acteurs pour se joindre à notre consortium», nous indique l'un des dirigeants de ce premier groupe.

Mercredi, les actionnaires de BCE, société mère de Bell Canada, ont semblé ravi par l'arrivée officielle de nouveaux investisseurs. Le titre de l'entreprise a terminé la journée à 39,26$, en hausse de 51 cents (1,3%).

Depuis les rumeurs de transaction, à la mi-avril, le titre de BCE a pris 31%. Un rachat à ce prix serait le deuxième en importance de l'histoire et il mettrait l'une des plus vieilles compagnies canadiennes inscrites en Bourse dans des mains privées pour la première fois en plus d'un siècle.

De 2002 à 2006, BCE a perdu un million de clients de la téléphonie locale aux mains de concurrents, et le président Michael Sabia, 53 ans, s'est tourné vers les revenus de la téléphonie cellulaire pour compenser ces pertes.

Au dernier trimestre, la croissance des revenus de la division sans fil de BCE a été de 8,1%, comparativement à 22% et à 13% chez Rogers Communications et Telus.

Dans les cinq années précédant le 29 mars dernier, l'action de BCE a progressé de 8,2% comparativement à un bond de 68% de l'indice composite Standard & Poor's/TSX. Les titres de Rogers et de Telus ont plus que triplé.

Depuis qu'il a pris les rênes de l'entreprise en 2002, M. Sabia a sabré 9000 emplois et a vendu des participations dans CGI Group et Bell Globemedia, qui porte maintenant le nom de CTVglobemedia, le propriétaire du Globe and Mail.