À la suite d'un vol qui a eu lieu en 2003 chez Norbourg, Vincent Lacroix aurait suivi les conseils de la compagnie privée Rapide Investigation et lancé une panoplie de mesures de sécurité dont la surveillance de son domicile.

À la suite d'un vol qui a eu lieu en 2003 chez Norbourg, Vincent Lacroix aurait suivi les conseils de la compagnie privée Rapide Investigation et lancé une panoplie de mesures de sécurité dont la surveillance de son domicile.

Selon les propos tenus mercredi après-midi par le témoin François Filion, juricomptable qui détaillait les dépenses de Norbourg à ses fournisseurs de 2000 à 2005, Rapide Investigation appartenait à Gilles Hubert.

Cette compagnie a fourni des services de gardiennage du 615 René-Lévesque Ouest (siège montréalais de Norbourg) et de la résidence de M. Lacroix au 15 rue Dagobert à Candiac.

À cela se sont ajoutées des caméras de surveillance à sa résidence, des services de détection d'écoute électronique (à partir de mars 2003) et du matériel informatique.

À la sortie de l'audience au Palais de justice, M. Lacroix a expliqué pourquoi il a eu recours à tant de surveillance.

«Il y a eu un bon vol chez Norbourg en mars 2003, a-t-il révélé aux journalistes. La firme qui nous a recommandé de le faire a cherché s'il y avait des micros. Il n'y a pas eu d'écoute électronique. Je vais regarder la facture mais je suis pas mal certain sur la détection.»

Et les caméras sur la rue Dagobert et à une résidence de Magog ?

«Ça faisait partie du standard suite au vol, répond M. Lacroix. La firme nous a conseillé ce type de sécurité, donc nous l'avons fait.»

Vincent Lacroix nie toutefois avoir eu une garde rapprochée pour le protéger ou une surveillance physique de sa résidence.

Northern Trust coûtait cher

L'après-midi de mercredi a permis de passer au peigne fin les dépenses faites par Norbourg et Vincent Lacroix auprès de fournisseurs.

Fait intéressant, le gardien de valeurs Northern Trust a facturé plus de 440 000 $ à Norbourg de mai 2000 à mai 2005, même si le «gardien» laissait les valeurs s'échapper sans trop poser de questions.

Des fournisseurs proches

Les dépenses publicitaires méritent aussi une certaine attention : plus de 2,5 M$ ont été versés aux Productions Cime, dont le grand manitou était Donald Lacroix, père de Vincent Lacroix.

C'était le mandat publicitaire de Norbourg qui revenait à Cime janvier 2000 à juillet 2005, selon les factures.

Des voyages onéreux

D'importantes sommes ont aussi été consacrées à des voyages. François Filion a fait état de plus de 338 000 $ payés à Swiss International Airlines, commentant au passage que c'était pour «les personnes qui voulaient aller en Suisse».

Aussi, Voyages Clair de Lune a encaissé plus de 253 000 $, ce que M. Lacroix explique au moins en partie.

«Tout était fini au niveau de l'intégration dans le réseau Norbourg, dit l'ancien PDG. Pour remercier les gens après l'intégration de six réseaux de distribution, nous avons amené de 40 à 50 représentants à Cuba. Dans le domaine, c'est [une pratique] connue. Avec l'année qu'ils avaient connu, c'était mérité.»

Pendant ses années d'existence, Norbourg a dépensé au moins 4,78 M$ pour faire l'acquisition de clientèle de représentants. Qu'en dit M. Lacroix ?

«L'achat de clientèle est connue dans le secteur, dit-il. C'est pour ça que j'ai hâte de contre-interroger. Pourquoi prendre certains coûts et ne pas regarder l'ensemble des revenus qui provenaient de ces activités ?»

Le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, s'est questionné sur les rares détails trouvés sur certaines factures.

À cela, Vincent Lacroix répond qu'il ne contrôlait pas tout. «Il y avait 104 employés chez Norbourg, est-ce que je vérifiais chaque facture qui entrait pour savoir si elle était détaillée ? Il y avait plus de comptables que de gestionnaires chez Norbourg. Mais effectivement, certaines factures sont peu détaillées.»