Utilisées par seulement un peu plus du tiers des Canadiens, les pièces d'un cent parasitent les rouages économiques et devraient disparaître, plaide le Mouvement Desjardins.

Utilisées par seulement un peu plus du tiers des Canadiens, les pièces d'un cent parasitent les rouages économiques et devraient disparaître, plaide le Mouvement Desjardins.

Selon le vice-président au département des études économiques du Mouvement, François Dupuis, le maintien en circulation du fameux «cent noir» est devenu un encombrement et un gaspillage.

Si la Monnaie royale canadienne calcule qu'il ne lui en coûte que 0,8 cent pour produire chaque cent, Desjardins estime que les frais pour l'économie dans son ensemble, qui incluent le transport, la manipulation et l'entreposage, s'élèvent à 1,5 cent pour chaque cent.

Au total, pousuit Desjardins, les cent noirs coûtent... 103 millions à la société canadienne, alors qu'ils ne valent plus que 5 % de leur pouvoir d'achat lors de leur émission, en 1908.

Un sondage mené par le Mouvement auprès de 658 Canadiens conclut que seulement 37 % des citoyens utilisent cette pièce de monnaie pour leurs transactions.

Autre preuve de leur désuétude brandie par Desjardins, la Monnaie royale canadienne émet 816 millions de cents noirs en moyenne par année, soit beaucoup plus que de pièces de cinq, dix ou 25 cents. Les «cennes» pourrissent dans les bocaux ou sont jetées, déduit M. Dupuis.

«C'est clair qu'il y a un coût à manipuler une pièce sans valeur qui revient souvent, résume l'économiste. On parle d'un coût très marginal, mais il n'y a pas de petites économies, et la disparition du cent noir fait partie d'une série de petits gestes à poser pour se moderniser.»

Il cite en exemple les cas de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, qui ont fait disparaître leurs pièces d'un et de deux cents. La Nouvelle-Zélande a même cessé l'an dernier d'émettre des cinq cents.

Desjardins ne croit pas que l'élimination du cent noir et l'arrondissement conséquent des montants aux cinq cents près ferait monter les prix des produits et services. Sur un grand nombre de transactions, les arrondissements vers le haut et vers le bas s'équilibreraient et la moyenne des prix ne changerait pas.

«La concurrence est forte dans le commerce de détail, fait valoir François Dupuis. Si les commerçants pouvaient monter leurs prix, ils le feraient déjà.»