Le projet de Toyota de vendre une camionnette Tundra capable d'utiliser deux carburants différents pourrait ternir son image de leader sur le plan environnemental parce qu'il encouragera ainsi une utilisation d'essence accrue, soutiennent trois groupes environnementalistes.

Le projet de Toyota de vendre une camionnette Tundra capable d'utiliser deux carburants différents pourrait ternir son image de leader sur le plan environnemental parce qu'il encouragera ainsi une utilisation d'essence accrue, soutiennent trois groupes environnementalistes.

Après avoir lancé son Tundra V-8, modèle 2009, capable d'utiliser le E85, un mélange d'essence et d'éthanol, Toyota sera en mesure de profiter d'un crédit d'économie de carburant aux États-Unis, ce qui lui permettra de construire plus de camionnettes gourmandes, selon le Union of Concerned Scientists, le Natural Resources Defense Council et le Sierra Club.

«C'est décevant de voir que Toyota a choisi un véhicule gourmand pour en faire son premier véhicule polycarburant», souligne David Friedman, porte-parole d'un groupe d'environnementalistes de Washington.

«Je ne comprend pas la raison de cette décision d'avoir recours à un système de deux carburants pour l'un de leurs véhicules les plus gourmands», ajoute-t-il.

Le dévoilement du Tundra polycarburant par Toyota cette semaine au Salon de l'auto de Detroit lance le premier constructeur mondial de véhicules hybrides au coeur du débat politique concernant les règles de ce qu'on appelle le CAFE (corporate average fuel economy ou économie moyenne de carburant par les entreprises) aux États-Unis.

Les constructeurs qui vendent des voitures et des camions capables d'utiliser le E85 (un mélange de 85% d'éthanol et de 15% d'essence) peuvent obtenir un crédit fédéral pour construire des véhicules même si les conducteurs de ceux-ci utilisent seulement de l'essence ordinaire et non pas le E85 ou d'autres biocarburants, indiquent les groupes environnementaux.

Toyota propose le Tundra polycarburant en raison de l'intérêt manifesté par les consommateurs et non pas pour les crédits CAFE, se défend Jim Press, président de la division nord-américaine de Toyota.

«La demande est là dans certaines régions du pays, dans le Midwest, dans les États où l'on produit du maïs, où le E85 est très disponible», ajoute M. Press.

Ce dernier n'a cependant pas écarté la possibilité que Toyota utilise les crédits CAFE. «Si des crédits sont disponibles et que nous avons un produit qui y donne droit et si nous en avons besoin, nous en profiterons», a dit M. Press.

Depuis 1975, les constructeurs d'automobiles actifs aux États-Unis sont contraints de vendre un parc de véhicules qui répondent aux normes CAFE sans quoi ils paient des pénalités.

Ainsi, les autos doivent présenter une cote moyenne de 27,5 milles au gallon alors que l'exigence actuelle pour les camions légers, les camionnettes, les véhicules utilitaires sport et les fourgonnettes est de 21,6 milles au gallon.

La vente de camions polycarburant a aidé GM, Ford et DaimlerChrysler, qui comptent sur les camions pour assurer un plus fort pourcentage de leurs ventes totales, à répondre aux normes CAFE fédérales.