Les analystes de l'industrie pétrolière revoient à la hausse leurs estimations quant aux prix du baril l'an prochain parce qu'ils s'attendent à ce que l'augmentation de la demande sera supérieure à la mise en valeur de nouveaux gisements.

Les analystes de l'industrie pétrolière revoient à la hausse leurs estimations quant aux prix du baril l'an prochain parce qu'ils s'attendent à ce que l'augmentation de la demande sera supérieure à la mise en valeur de nouveaux gisements.

Le brut se vendra à un prix moyen de 64 $US le baril à New York en 2007, selon l'estimation moyenne de 29 analystes sondés par Bloomberg News la semaine dernière. Il s'agit d'une hausse de 2 $US par rapport aux estimations de la fin du deuxième trimestre.

" Nous croyons que le marché continuera d'être très serré l'an prochain ", soutient Kevin Norrish, un directeur de l'analyse des valeurs mobilières de Barclays Capital, à Londres. Barclays prévoit que le prix du baril de pétrole sera de 76,70 $US en moyenne l'an prochain, la plus haute estimation du sondage.

" La baisse récente des prix est attribuable à des facteurs de court terme, indique M. Norrish. Nous anticipons une croissance passablement forte de la demande mondiale, mais sans augmentation notable de la capacité. "

Le 14 juillet dernier, les contrats à terme sur le pétrole ont atteint le prix record de 78,40 $US le baril à la Bourse des marchandises de New York. Le marché craignait alors que les combats entre Israël et le Hezbollah, au Liban, ne se répandent dans tout le Proche-Orient, source de près du tiers du pétrole dans le monde.

Les prix ont reculé de 24 % depuis lors, les combats ayant pris fin au Liban et la saison des tempêtes dans le golfe du Mexique s'étant déroulée sans la répétition des ouragans de l'an dernier, qui ont affecté la production pétrolière. Hier, le prix du brut pour livraison en novembre a chuté à 58,67 $US le baril à New York.

Les prix pétroliers n'ont cessé de grimper depuis la barre de moins de 20 $US le baril à la fin de 2001 en raison notamment de l'incapacité des producteurs de générer une offre suffisante pour garder la cadence avec la hausse de la demande, en particulier celle venant de Chine. Les analystes font le pari que la tendance va se poursuivre.

Ils avaient prédit que le pétrole se vendrait 58 $US le baril en 2006, selon la médiane d'un sondage de Bloomberg réalisé en décembre 2005. Jusqu'à présent, le prix du pétrole brut a été de 68,21 $US le baril en moyenne en 2006, ce qui est supérieur à tout ce que l'on avait observé dans les années précédentes.

" Nous n'avons tout simplement pas vu d'augmentation significative de l'offre ", explique James Rollyson, analyste de Raymond James Financial Inc., à Houston. La société Raymond James prévoit que le prix du pétrole sera de 70 $US le baril l'an prochain après avoir prédit un prix de 58 $US au commencement de la présente année.

La consommation mondiale de pétrole a grimpé de 9 % à une moyenne de 83,8 millions de barils par jour entre l'an 2000 et 2005, en raison principalement de la demande en Chine et aux États-Unis, selon le Département américain de l'énergie. L'offre mondiale a pour sa part augmenté de 8,6 % à 84,5 millions de barils par jour.

Les prix pétroliers ont fait un bond au cours de la première moitié de 2006 au moment où l'Iran, quatrième pays producteur de pétrole au monde, a poursuivi son programme d'enrichissement de combustible nucléaire, provoquant ainsi de vives tensions avec les États-Unis. L'Iran dispose de la deuxième réserve prouvée de pétrole au monde et le pays donne sur le détroit d'Hormuz, une voie d'eau étroite où transite presque le quart des exportations mondiales de pétrole.

Le 28 septembre dernier, Ali Larijani, principal négociateur iranien dans le dossier nucléaire, soulignait que des progrès avaient été réalisés dans les pourparlers entre l'Iran et les représentants de l'Union européenne, pourparlers destinés à dénouer l'impasse dans l'affaire du programme atomique de l'Iran.

" Ç'a été relativement tranquille sur le front politique récemment, mais on peut parier que ça ne se poursuivra pas comme ça l'an prochain ", avance M. Rollyson, de la société Raymond James.

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