Chez Cora, chaîne de restaurants de Montréal déjà très présente au Canada, «commence à regarder ailleurs» pour une expansion internationale.

Chez Cora, chaîne de restaurants de Montréal déjà très présente au Canada, «commence à regarder ailleurs» pour une expansion internationale.

Cora Tsouflidou, présidente du conseil, l'a confirmé lundi à La Presse Affaires, mais elle «n'est pas encore prête à annoncer l'entrée aux États-Unis, même si elle aime Burlington», au Vermont.

Spécialisée dans le petit-déjeuner, Chez Cora doit pourtant encore doubler sa présence au Canada. Après 20 ans d'activité, Chez Cora exploite 92 restaurants dans toutes les provinces, sauf la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, précise le vice-président principal, Yvan Coupal.

La chaîne doit encore ouvrir 85 restaurants au Canada, explique Cora Tsouflidou.

Son fils, Nicholas Tsouflidou, président et chef de la direction, joue de prudence cependant. Les défis de l'exportation sont grands, à cause des aliments périssables et de la logistique.

Par contre, des concurrents comme Boston Pizza et Quiznos Sub viennent prendre une partie du marché local et Chez Cora ne compte plus les invitations américaines, ajoute Nicholas Tsouflidou.

Chez Cora emploie 60 personnes au siège social et 3000 dans son réseau qui réalisent des ventes de près de 100 millions de dollars, dit-il.

L'étranger fait peur

Cora Tsouflidou va s'adresser ce matin aux 200 participants du premier congrès international de la franchise, dont le thème est, justement «La conquête de nouveaux marchés».

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) fait par ailleurs une étude sur l'exportation de concepts commerciaux, aidé par Québec, qu'il divulguera le printemps prochain.

Car le président du CQCD, Gaston Lafleur, tout comme celui du Conseil québécois de la franchise (CQF), Jean St-Amour, estiment que les chaînes de magasins du Québec qui ont atteint leur maturité hésitent un peu trop devant la croissance à l'étranger.

Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la franchise, souligne le succès de Fruits & Passion à Paris.

Mais elle note que plusieurs autres chaînes du Québec pourraient faire de bonnes affaires en France et en Europe.

Mme Zimmer déplore du même souffle que trop peu de détaillants de France s'implantent au Québec, une bonne porte d'entrée en Amérique.

Plusieurs spécialistes de l'exportation de concepts de détaillants, du Canada, des États-Unis et de l'Europe, participent au congrès de la franchise.

Le secteur compte au Québec 300 franchiseurs, 6000 entreprises et 85 000 employés, pour un chiffre d'affaires de 3,5 milliards, indique Jean St-Amour.

Le directeur général du CQF, Pierre Garceau, veut faire de Montréal une plaque tournante de la franchise et offrir une vitrine des défis de l'expansion internationale.

La Senza donne tout un exemple de succès à l'exportation. Déjà présente dans 41 pays, la chaîne exploitera 1000 boutiques de lingerie féminine dans 50 pays en 2009, précise le président de La Senza International, Joel Teitelbaum.

La moitié de son réseau courtise les femmes du Moyen-Orient, du Royaume-Uni et du reste du monde. La priorité porte sur la Russie, le Brésil, la Corée, Taiwan et Hong-Kong.

La chaîne américaine Victoria Secret's a tellement aimé l'expertise mondiale de La Senza qu'elle l'a achetée.

Dans le domaine de la restauration rapide, McDonald's est déjà présente dans 118 pays et avec une capitalisation boursière de 68 milliards US.

La chaîne met l'accent sur la Russie, la Chine, l'Inde et le Brésil, déclare le président de McDonald's Canada, Louie W. Mele.

McDo Canada a dû batailler pendant 14 ans avant de réussir à faire entrer la chaîne en Russie, en 1991, mais son restaurant de la place Pouchkine demeure son plus rentable au monde.