Alcan ne voulait pas rater le bateau du boom économique russe. L'entreprise a décidé de construire non pas une, mais deux usines de produits d'emballage dans l'ex-empire soviétique. En même temps.

Alcan ne voulait pas rater le bateau du boom économique russe. L'entreprise a décidé de construire non pas une, mais deux usines de produits d'emballage dans l'ex-empire soviétique. En même temps.

L'aluminerie québécoise (qui devrait passer aux mains de Rio Tinto) bénéficiait déjà d'une position enviable sur les marchés russes et ukrainiens, avec des ventes de 80 millions de dollars pour ses produits d'emballage. Mais elle a jugé qu'il était devenu plus judicieux de produire sur place que de tout importer.

«Le processus d'importation est coûteux, et si on veut bien s'attaquer au marché, il est impératif qu'on ait des usines ici», explique Frédéric Goig, vice-président au développement des affaires pour l'Europe centrale et de l'Est, rencontré dans l'usine ultramoderne d'Alcan au nord de Moscou.

La décision d'Alcan s'inscrit dans une tendance lourde pour les compagnies étrangères, souligne l'avocat spécialisé Daniel Klein. Et marque un «changement radical» avec la manière de faire du début des années 90, quand l'importation était la norme.

«Dans bien des industries, les compagnies pouvaient se contenter d'agir comme des importatrices dans ce pays et faire de très bonnes affaires, rappelle-t-il. Mais, comme il y a une tendance vers la fabrication locale en Russie, ça devient de plus en plus difficile de survivre en se basant uniquement sur l'importation à cause de la concurrence accrue des compagnies russes et étrangères.»