Bombardier (T.BBD.B) garde le cap vers des cieux plus cléments.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] garde le cap vers des cieux plus cléments.

Malgré une perte enregistrée à son deuxième trimestre, la multinationale continue sa progression après avoir subi plusieurs turbulences de-puis le le 11 septembre et l'éclatement de la bulle techno.

Les bonnes nouvelles se suivent chaque jour pour l'avionneur: fortes commandes d'avions, arrêt des mises à pied et hausse de production. Une seule ombre au tableau: l'aventure Metronet.

Ce n'est pas du côté de Montréal, mais bien de Londres qu'il faut regarder pour les mauvaises nouvelles.

Dans la capitale anglaise, Bombardier est partenaire avec Metronet, le plus important prestataire du métro de la City. Mais voilà, ce dernier a fait faillite en juillet, obligeant la multinationale à radier la valeur comptable de son placement, un montant de 162 M$.

En bout de course, Bombardier a enregistré une perte à son deuxième trimestre de 71 M$, ou 5 ¢ par action.

«Si on met ça de côté, ce sont plutôt des profits de 91 M$ que l'entreprise aurait engendrés», souligne Karl Moore de la faculté de gestion Desautels de l'Université McGill.

Tout de même, l'affaire fait grand bruit. Les déboires financiers de Metronet mettent en péril la rénovation prochaine du métro de Londres.

Il y a menaces de grèves. Déjà, on parle d'un Underground Chaos, rapporte la BBC.

De notre côté de l'Atlantique, Bombardier suit la situation avec attention. Le président du groupe Transport, André Navarri, a indiqué, à la fin d'août, que Bombardier continuait d'être payé pour services rendus.

«Nous sommes convaincus que, quoi qu'il arrive, le projet sera mené à bien comme prévu», a-t-il affirmé.

Mise à part la filière anglaise qui «parasite» les résultats, le ciel est bleu pour Bombardier.

Lors du deuxième trimestre, le chiffre d'affaires a dépassé les 4 milliards $, comparativement à 3,5 milliards $ durant la même période l'an dernier.

Le carnet de commandes s'est également affolé et a atteint un sommet record de 47,9 milliards $.

«La production des jets d'affaires et régionaux est repartie. Encore plus important: le marché veut du Bombardier, ce qui est vraiment une bonne nouvelle pour l'entreprise», souligne Karl Moore.

C'est également ce que croit Jacques Kavafian, analyste chez Research Capital.

«Bombardier vend de plus en plus d'avions, ça va continuer de bien aller», confirme-t-il.

C'est justement la branche aéronautique qui présente les meilleurs résultats. Pas moins de 187 avions ont été commandés pour le trimestre, comparativement à 77 à la même période l'an dernier. Seulement pour les avions régionaux, 84 commandes ont été passées.

La bonne nouvelle n'a pas pris de temps à se rendre jusqu'aux employés. Bombardier a confirmé que la cadence de production allait augmenter à Dorval, à Saint-Laurent et à Mirabel, ce qui permettra de sauver environ 400 emplois des 1330 mises à pied annoncées, il y a un peu moins d'un an.

Deux inconnues toutefois: l'avionneur a une dette qui atteignait les 4,8 milliards $ au printemps dernier. Ce qui pourrait s'avérer un boulet pour son développement. Ce n'est toutefois pas l'avis de Benoît Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

«Leur dette est stable, je ne crois pas que cela soit vraiment un problème», dit-il.

L'autre zone grise demeure une possible récession aux États-Unis. Certains analystes croient que Bombardier serait avantagé par rapport à sa concurrente, la brésilienne Embraer, qui fabrique des avions plus confortables, mais moins économiques.

Aussi, en raison de la diversification de ses ventes en Europe et en Asie, la multinationale canadienne serait moins dépendante du marché étatsunien, donc moins à risques.