Deux leaders des clubs vidéo, Blockbuster et SuperClub Vidéotron, passent à l'offensive dans une industrie pourtant à maturité.

Deux leaders des clubs vidéo, Blockbuster et SuperClub Vidéotron, passent à l'offensive dans une industrie pourtant à maturité.

Blockbuster, de Dallas, vient de recruter James W. Keyes à titre de président du conseil et chef de la direction, pour une nouvelle phase d'expansion de ce géant mondial des clubs vidéo.

Jim Keyes a auparavant relancé la grande chaîne de dépanneurs 7-Eleven en misant sur les technologies informatiques.

De son côté, SuperClub Vidéotron accélère le pas, six mois après l'arrivée à la barre du nouveau président, Donald Lizotte. Et cela en pleine semaine de la grande foire de l'industrie à Las Vegas.

«Que l'industrie du club vidéo puisse aller chercher un gestionnaire du calibre de Jim Keyes pour diriger Blockbuster prouve qu'elle n'est pas en déclin, mais au contraire très vivante», déclare à La Presse Affaires Donald Lizotte avant de prendre l'avion pour Las Vegas.

M. Lizotte multiplie justement les ouvertures de magasins et les ajouts de rayons et de produits chez SuperClub Vidéoton, tout en surveillant de l'oeil des concurrents dans le téléchargement et les envois postaux de films.

Leader au Québec, SuperClub prend une forte avance dans la technologie Blu-ray de Sony et le HD-DVD de Toshiba, ces nouveaux supports de films qui vont remplacer progressivement les DVD dans les clubs vidéo.

Donald Lizotte vient d'ouvrir des rayons de Blu-ray et de HD-DVD dans 80 des 200 SuperClub, pour les mordus du cinéma maison.

Blockbuster a par contre décidé, juste avant que Jim Keyes débarque, de n'offrir que le Blu-ray, à la grande surprise de Donald Lizotte. «C'est d'autant plus surprenant que les studios Universal ne compte que sur le HD-DVD», souligne le président de SuperClub.

Donald Lizotte regarde par ailleurs de nouveaux marchés éventuels. Les concurrents de Vidéotron dans les nouveaux réseaux de distribution demeurent par contre encore faibles au Québec, selon Donald Lizotte.

Si par exemple le téléchargement de films sur l'internet, dont avec Wal-Mart, peut prétendre jusqu'à 20% du marché aux États-Unis, son potentiel reste encore infime au Canada et au Québec, ajoute le président.

Quant à la livraison postale de DVD, on peut compter sur elle six jours par semaine aux États-Unis, mais seulement cinq jours par semaine au Canada, ajoute-t-il.

Dans les distributrices automatiques de DVD, Donald Lizotte constate de nombreuses ouvertures de PME, mais beaucoup de fermetures aussi, car elles visent les bas prix et diminuent d'autant leur potentiel de rentabilité, déclare Donald Lizotte.

Convergence

Dans ce contexte, SuperClub fait tout pour tirer profit de la convergence avec le Groupe Vidéotron.

Le président vient ainsi d'ouvrir 40 boutiques Vidéotron dans son réseau de SuperClub et d'autres s'en viennent. Donald Lizotte peut ainsi offrir aux clients des produits de Vidéotron, dont le câble, l'appareil Illico et le cellulaire.

Sur le marché à maturité de la location de DVD, il faut fournir aux SuperClub des produits connexes.

Outre ses 200 SuperClub au Québec, la plupart franchisés, la chaîne exploite ailleurs au Canada plus de 40 Jumbo Video (Maritimes, Ontario, Manitoba), plus de 30 Microplay (jeux vidéo) et trois Starstruck à Toronto spécialisés dans la vente de DVD neufs destinés aux cinéphiles avertis, explique le président.

Au Québec, SuperClub vient de lancer des campagnes thématiques sur des événements de l'année, dont le festival Juste pour rire au cours duquel le réseau adapte sa gamme de DVD, avec ceux des humoristes.

Et dans sa nouvelle publicité, SuperClub met l'accent sur la diversité et la disponibilité des DVD. Des sites comme Stockhouse.com estime justement que Jim Keyes assurera par la technologie que la gamme de Blockbuster se calque sur la demande de la clientèle dans chacun de ses magasins.