L'objection soudaine d'une société d'investissement new-yorkaise, le plus gros actionnaire d'Abitibi-Consolidated, ne devrait pas bloquer la fusion de la société forestière montréalaise avec l'américaine Bowater, ont estimé mardi des analystes.

L'objection soudaine d'une société d'investissement new-yorkaise, le plus gros actionnaire d'Abitibi-Consolidated, ne devrait pas bloquer la fusion de la société forestière montréalaise avec l'américaine Bowater, ont estimé mardi des analystes.

Third Avenue Management, qui vient de porter sa participation dans Abitibi à 12,4 %, a fait part de son intention de s'opposer à la transaction, lors d'un vote prévu le 26 juillet, mais d'autres actionnaires importants prévoient se prononcer en faveur de l'entente.

La déclaration faite par Third Avenue Management, lundi soir, était inattendue, la société ayant augmenté sa participation dans Abitibi depuis que cette entreprise a dévoilé ses intentions de fusionner, en janvier.

Amit Wadhwaney, gestionnaire de portefeuille de Third Avenue Management, a affirmé mardi que les hauts responsables d'Abitibi et Bowater ne s'étaient pas rendus disponibles pour des entretiens avant tout récemment ü la semaine dernière dans le cas de ceux de Bowater.

M. Wadhwaney a par ailleurs expliqué qu'il poursuivait ses achats d'actions d'Abitibi «parce que nous pensons qu'il s'agit d'une action bon marché».

«Nous avons une vision à long terme au moment de procéder à des investissements», a-t-il indiqué.

Il a soutenu que la direction d'Abitibi devrait se concentrer sur l'amélioration des performances de la société au lieu de s'engager dans une fusion qui, selon Third Avenue, sous-évalue la compagnie canadienne.

Selon Pierre Lacroix, de la division de courtage de Desjardins, la fusion d'Abitibi avec Bowater, dont le siège est en Caroline du Sud, est dans le meilleur intérêt des actionnaires «dans les conditions actuelles du marché, soit le recul substantiel du cours du papier journal et la montée du dollar canadien qui mettent à mal la rentabilité d'Abitibi. Nous pensons d'ailleurs que la plupart des actionnaires, de leur point de vue, trouvent la transaction positive».

Pour sa part Stephen Atkinson, d'une division de la Banque de Montréal, a observé que Third Avenue Management, qui dit chercher plutôt la valeur à long terme dans un actif plutôt qu'un profit rapide, à la manière d'un fonds de couverture, semblait en fait «s'inquiéter plus de questions de gouvernance que de la transaction proprement dite».

En outre les autorités réglementaires au Canada et aux Etats-Unis n'ont pas exclu que l'entité combinée AbitibiBowater doive céder certains actifs en vertu des lois antimonopole mais, malgré tout cela, l'analyste a dit croire que les avantages de la fusion la feraient confirmer.

Quebecor détient 10,2 % du capital d'Abitibi et la société de fonds communs Fidelity suit, avec environ 6 %.

Un représentant de Quebecor a affirmé que la société préférait ne pas commenter la situation actuelle.