Fondée en 1994 avant l'avènement du boom technologique, Amadeus International (V.ALL) a réussi à résister et à survivre à l'éclatement de la bulle en 2000.

Fondée en 1994 avant l'avènement du boom technologique, Amadeus International [[|ticker sym='V.ALL'|]] a réussi à résister et à survivre à l'éclatement de la bulle en 2000.

Son année de vaches maigres, la société de Québec vient de la connaître. Aujourd'hui, son bilan et sa structure de coûts sont assainis et Amadeus est fin prêt à partir à la conquête de nouveaux clients.

Comme l'explique son président et chef de la direction, Yves Leblanc, Amadeus évolue dans un secteur «extrêmement pointu», celui de la gestion et des contrôles des processus de qualité et de conformité.

Ses clients sont des grandes compagnies qui baignent dans des environnements hautement réglementés dans lesquels ils doivent constamment montrer patte blanche.

Qu'il suffise de penser aux fabricants de produits pharmaceutiques qui doivent continuellement rendre des comptes sur le respect des règles de conformité aux autorités réglementaires à chaque étape de développement d'un nouveau médicament.

«Le défi, pour ces entreprises, n'est pas de se conformer à toutes les exigences légales et réglementaires qui se dressent devant elles, mais de prouver qu'elles s'y sont conformées», signale Yves Leblanc.

C'est ici qu'entre en jeu Amadeus, une société inscrite à la Bourse depuis 2004, qui vend aux entreprises des logiciels offrant une approche intégrée à l'automatisation des processus de gestion et de contrôle de la conformité.

L'entreprise dont le principal actionnaire est la Société Innovatech Québec/Chaudière-Appalaches compte plus de 140 clients dont L'Oréal, Baxter, Iberfar et Octapharma dans le secteur des sciences de la vie.

Dans le domaine manufacturier, Amadeus vient en aide, notamment, à Abitibi Consolidated, Dare Foods, Siemens, Domtar et Tembec.

À la suite d'une série de scandales (Enron, WorldCom, Nortel, Cinar, Hollinger), les gouvernements ont serré les ouïes des acteurs du secteur financier les obligeant à respecter de strictes règles de transparence. Les Américains ont adopté la loi Sarbanes-Oxley et le gouvernement canadien les a imités en votant la loi 198.

Du même coup, un nouveau marché s'ouvrait pour Amadeus.

En mars 2006, Desjardins Sécurité financière, le premier assureur de personnes au Québec, choisissait le produit-vedette d'Amadeus International - eQCM (Enterprise Quality and Compliance Management) - pour assurer la gestion de la conformité.

«Ce contrat va nous permettre de nous faire la main et de nous faire connaître dans le secteur financier», indique M. Leblanc.

Dette à long terme effacée

Les derniers mois n'ont pas été faciles pour Amadeus.

«Il fallait arrêter de perdre de l'argent», note Yves Leblanc, un spécialiste du domaine du développement des affaires, qui est entré en fonction en janvier 2006.

La compagnie traînait une dette à long terme de 3 M$. Rien de rassurant pour une entreprise dont le chiffre d'affaires est de 2,5 M$. La charge d'intérêt était imposante: 300 000 $ par année. «Nos clients étaient inquiets.»

Un plan de restructuration financière a été déployé. Le nombre d'employés a été réduit de 42 à 30.

Au bout de la course, la dette à long terme a été éliminée à la suite d'une entente avec les créanciers qui ont accepté de convertir leur dette en capital-actions. «Et nous avons entre 1 et 1,5 M$ dans nos coffres.»

Aujourd'hui, Amadeus International a retrouvé ses ailes. La compagnie a renforcé son équipe de vente et de commercialisation et elle a mis en place un plan de croissance et de pénétration du marché américain.

Un marché a fort potentiel, puisque qu'une étude révèle que les entreprises provenant des trois créneaux cibles d'Amadeus - sciences de la vie, manufacturier et services financiers et assurances - dépenseront 3 milliards $US d'ici 2010 pour améliorer la gestion de leur conformité.