La valeur des propriétés résidentielles qui s'est accrue considérablement ces dernières années a commencé à décliner dans plusieurs régions des États-Unis et du Canada.

La valeur des propriétés résidentielles qui s'est accrue considérablement ces dernières années a commencé à décliner dans plusieurs régions des États-Unis et du Canada.

Ceci fait craindre un éclatement de ce que plusieurs ont appelé une "bulle immobilière".

Mais il ne faut pas confondre les perspectives du marché des résidences unifamiliales et celles de l'ensemble du secteur immobilier affirme Christine Girvan, de ABN AMRO Gestion d'actifs Canada.

Il n'existe pas, dit-elle au cours d'une entrevue au Soleil, de corrélation entre ces deux marchés. Dans certains cas, par exemple, la montée des taux d'intérêt montre que l'économie est forte, ce qui est bénéfique au secteur commercial où les baux peuvent être renouvelés à la hausse.

Par ailleurs, la catégorie hôtels et villégiatures est plus volatile et plus risquée. Elle ne représente plus que 1,5 % du portefeuille géré par ABN AMRO.

Après une bonne performance, la taille de cette catégorie a été réduite dans les avoirs nord-américains. Aux États-Unis, les sociétés cotées du domaine immobilier sont plus sectorielles qu'ailleurs, ce qui aide la diversification.

Les parts de FPI et les actions de sociétés traditionnelles spécialisées dans l'immobilier sont beaucoup plus liquides que les immeubles eux-mêmes, rappelle la spécialiste.

Cela permet non seulement de passer facilement d'un segment à un autre mais aussi d'un pays à un autre.

Globalement, depuis le début de 2006, les gestionnaires d'ABN AMRO ont réduit de 42 à 35,5 % leur exposition aux marchés nord-américains.

Les avoirs canadiens (qui ne représentent que 3,5 % du fonds) ont été moins fortement modifiés.

Au Canada, faut-il le rappeler, la nouvelle taxation sur les fiducies de revenus d'entreprise épargne le secteur de l'immobilier.

Mais, même si ce groupe avait été frappé, grâce à la diversification mondiale l'impact du changement sur la valeur du fonds aurait été "marginal" soutient Mme Girvan,

Une partie du capital investi en Amérique du Nord a donc été déplacée vers l'Europe (principalement au Royaume-Uni et en France).

Du côté de l'Asie, la firme a réduit ses positions en Australie pour relever ses pondérations au Japon et à Singapour où les marchés sont plus prometteurs.

Sur le poids optimal de l'investissement immobilier pour un particulier, l'appréciation de Christine Girvan ne s'écarte pas sensiblement de celle d'autres experts consultés sur la même question. Dans une approche mondiale, il est sensé selon elle d'envisager entre 10 et 12 % d'un portefeuille d'actions.

En termes de diversification, Mme Girvan souligne aussi que l'immobilier mondial ne suit pas le même cycle que les actions mondiales.

La documentation de Mackenzie montre que, contrairement à celui des actions mondiales, l'indice de l'immobilier mondial est resté positif en 2000, 2001 et 2002.

Elle indique de plus que la corrélation est très faible entre le marché de l'immobilier d'Asie et ceux d'Europe et des Amériques.