Au moins 7 milliards US en capitalisation boursière se sont envolés en fumée, hier aux États-Unis, après que le Congrès américain eut adopté des lois pour interdire le jeu sur Internet aux États-Unis.

Au moins 7 milliards US en capitalisation boursière se sont envolés en fumée, hier aux États-Unis, après que le Congrès américain eut adopté des lois pour interdire le jeu sur Internet aux États-Unis.

Une loi pour empêcher les entreprises de cartes de crédit de recueillir les paiements de paris a été approuvée le 30 septembre aux dernières heures de la session du Congrès, point culminant de la répression du jeu en ligne aux États-Unis. PartyGaming, plus importante compagnie mondiale de poker sur Internet, cessera de prendre les paris de ses 900 000 joueurs américains. Son titre a perdu 58 % de sa valeur.

" Le gouvernement américain a trouvé un moyen de rendre la vie presque impossible " aux sites Web de jeu, soutient Philippe Gijsels, stratège principal en matière de valeurs mobilières de la division d'investissements privés de Fortis Bank, à Bruxelles, qui gère 62 milliards US. Les compagnies " devront se ressaisir et repenser leur modèle d'affaire ", dit-il.

Les États-Unis forment environ la moitié du marché du jeu sur Internet, une affaire de 12 milliards US, et le pays considère cette industrie illégale. PartyGaming est l'une des quelque 2000 compagnies étrangères qui exploitent des sites Web de poker et de paris sportifs. Les autorités américaines ont déjà détenu des dirigeants de preneurs aux livres sur le Web qui étaient en visite aux États-Unis, y compris David Carruthers, de Betonsports, qui a été accusé en juillet dernier de pari international illégal.

L'an dernier, PartyGaming, dont le siège est à Gibraltar et dont l'action se négocie à Londres, a réalisé plus des quatre cinquièmes de ses ventes aux États-Unis.

" Ce fait nouveau constitue un sérieux revers pour notre compagnie, nos actionnaires, nos joueurs et notre industrie ", a reconnu Mitch Garber, PDG de PartyGaming, dans un communiqué.

À Londres, le titre de PartyGaming est passé de 62 pence à 45 pence. Ce fut la pire dégringolade au sein de l'indice de référence FTSE 100 du Royaume-Uni.

" Ce projet de loi avait du mal à se frayer un chemin au Congrès de sorte que nombre d'investisseurs étaient convaincus qu'une nouvelle loi ne serait pas adoptée ", indique Brian Tora, directeur des placements de Gerrard Ltd., à Londres. " Soudainement, personne ne sait combien ces compagnies vont réaliser en bénéfices ", ajoute-t-il.

La nouvelle mesure a été adoptée avant que le Congrès ne prenne congé en prévision de la campagne pour les élections du 7 novembre prochain. " Le jeu sur Internet est illégal depuis son apparition sur le Web, mais il n'y avait aucun moyen de faire respecter la loi ", soutient le Représentant James Leach, un Républicain de l'Iowa. En faisant en sorte qu'il sera " illégal d'utiliser un instrument financier pour régler un pari sur Internet, le Congrès confie la responsabilité à la communauté financière ", ajoute-t-il.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.