Le Monsieur Muscle de l'affaire Jitec, l'ancien conseiller financier Ali Reza Bassiri, a été condamné à des amendes de 16 000$ par la Cour du Québec, pour son rôle dans les transactions boursières sur la firme high-tech discréditée par un scandale il y a six ans.

Le Monsieur Muscle de l'affaire Jitec, l'ancien conseiller financier Ali Reza Bassiri, a été condamné à des amendes de 16 000$ par la Cour du Québec, pour son rôle dans les transactions boursières sur la firme high-tech discréditée par un scandale il y a six ans.

La sentence, prononcée vendredi dernier, a été annoncée mercredi par l'Autorité des marchés financiers. Les 16 000$ d'amende (quatre amendes de 4000$) sont inférieurs aux 25 010$ qu'avait suggérés le procureur de l'AMF, Me Tristan Desjardins.

«Mais c'est quand même quatre fois l'amende minimale», a noté mercredi le porte-parole Frédéric Alberro: «C'est une peine infligée en fonction de l'ancienne loi, parce que les faits remontent à 2000.»

Avec la nouvelle mouture de la Loi sur les valeurs mobilières, et son amende maximale de cinq millions, la cour aurait beaucoup plus de latitude si un cas semblable se représentait, a dit M. Alberro.

M. Bassiri, adepte du culturisme, avait donné des conseils trop musclés à quatre de ses clients en valeurs mobilières, leur garantissant que l'action de Jitec ne baisserait pas sous un certain prix.

Cela est interdit par la Loi sur les valeurs mobilières du Québec, a rappelé mercredi M. Alberro.

Les quatre investisseurs ont perdu près de 339 000$ à la suite des conseils de M. Bassiri.

Le 7 août dernier, M. Bassiri, qui était inscrit au cabinet Leduc et Associés au moment des infractions, a été reconnu coupable de quatre des six chefs d'accusation déposés contre lui l'AMF en octobre 2004.

L'AMF a déposé en même temps des accusations - autrement plus graves - contre l'ex-président de Jitec, Benoit Laliberté, dont le procès très attendu doit s'ouvrir dans trois semaines, le 29 octobre.

Laliberté fait face à 48 accusations et à des amendes totalisant 1,76 million dollars. L'AMF allègue que M. Laliberté a manipulé l'action de Jitec dans les mois précédant l'effondrement de la firme techno en 2001.

M. Laliberté est accusé de délit d'initié et d'avoir participé à la transmission par Jitec de communiqués de presse faux ou trompeurs.

M. Laliberté clame son innocence et poursuit l'AMF pour 117 millions de dollars en dommages et intérêts.

Il affirme que l'ancêtre de l'AMF, la Commission des valeurs mobilières du Québec, a détruit sa compagnie, se faisant duper par le financier montréalais Herbert Black, qui aurait misé en Bourse sur la baisse de l'action de Jitec.

M. Black a nié ces allégations.

L'AMF a abandonné des accusations contre un ex-collègue de M. Bassiri, Martin Gendron, en échange de sa collaboration durant l'enquête et son témoignage en cour.