AEterna Zentaris (T.AEZ) n'a pas attendu le printemps pour entreprendre son grand ménage.

AEterna Zentaris [[|ticker sym='T.AEZ'|]] n'a pas attendu le printemps pour entreprendre son grand ménage.

La biotech de Québec a annoncé mardi qu'elle larguait certains actifs, question de dégager des ressources pour ses poulains les plus prometteurs.

L'entreprise sort donc le signe «à vendre» sur l'Impavido, un produit déjà commercialisé mais dont le marché est retreint, ainsi que sur sa filiale Echelon Biosciences, un laboratoire d'une vingtaine d'employés situé à Salt Lake City, en Utah.

Le bâtiment de Québec où se trouve le siège social de l'entreprise est aussi à vendre... mais attention avant de sauter aux conclusions hâtives.

«C'est juste le bâtiment, a assuré le président et chef de la direction d'AEterna Zentaris, David Mazzo. On garde l'équipe, le siège social, tout.»

«Au lieu d'avoir de l'argent investi dans de la brique et du mortier, on préfère l'investir dans des projets», a illustré le porte-parole de l'entreprise, Paul Burroughs.

Sans surprise, le grand gagnant de cette «révision stratégique» est le Cetrorelix, un produit dont on espère qu'il pourra un jour traiter l'hyperplasie bénigne de la prostate.

Déjà considéré comme le produit phare d'AEterna Zentaris, il est maintenant consacré «première priorité» de l'entreprise.

Parmi les produits en stade moins avancé, c'est le poétiquement nommé AEZS-108 (contre le cancer du sein, des ovaires et de l'endomètre) qui est désigné comme le poulain le plus prometteur de l'écurie... et recevra en conséquence le gros du foin.

AEterna Zentaris a aussi clairement affirmé pour la première fois que le Cetrorelix, celui-là même qui promet de soigner la prostate de monsieur, sera étudié pour son potentiel à traiter l'endométriose de madame, une maladie gynécologique.

«Nous allons minimiser nos propres investissements concernant les produits pour lesquels nous avons des partenaires», annonce au contraire M. Mazzo. Une nouvelle politique qui touche des produits comme Ozarelix, Perifosine et AEZS-127 (cancer) et AEZS-130 (déficience en hormone de croissance).

L'entreprise veut d'ailleurs revoir la façon dont elle établit ses alliances. On veut maintenant faire affaire avec moins de partenaires... mais de plus gros.

«Pour des produits comme Ozarelix, on a procédé par territoire, pays par pays. On ne souhaite plus faire de choses comme ça dans l'avenir» dit M. Mazzo, qui cherche maintenant un partenaire global -lire une grande entreprise pharmaceutique- pour développer chacune des deux applications du Cetrorelix.

«C'est un changement de stratégie important. Nous souhaitons avoir un seul partenaire parce que c'est plus facile à gérer, et que c'est plus lucratif et plus intéressant pour nos actionnaires», dit le président.

Ceux-ci, justement, ont mal réagi aux nouvelles de mardi, le titre d'AEterna Zentaris perdant 6,75%, ou 17 cents, pour clôturer à 2,35$ à la Bourse de Toronto.

«Pas tant à cause de la révision stratégique que des échéanciers concernant certains produits qui se sont précisés mardi... et qui sont en retard sur les prévisions», a expliqué un analyste sous le couvert de l'anonymat.