Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a estimé mardi que Montréal est géographiquement très bien positionné pour accueillir la nouvelle Bourse du carbone, dont la création lui paraît inévitable.

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a estimé mardi que Montréal est géographiquement très bien positionné pour accueillir la nouvelle Bourse du carbone, dont la création lui paraît inévitable.

La Conférence des premiers ministres de l'Est du Canada et des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre, qui était réunie à l'Ile-du-Prince-Edouard, entend d'ailleurs regarder de plus près la possibilité de développer un tel marché régional de plafonnement et de troc des émissions de gaz à effet de serre.

Même s'il est favorable à une telle Bourse à Montréal, M. Charest admet que son implantation ne sera pas facile, parce qu'Ottawa se fait tirer l'oreille et que deux pays, le Canada et les États-Unis, sont impliqués.

Les dirigeants des provinces et des États du nord-est continental ont fait valoir qu'ils se dirigent de toute façon vers un marché commun de l'énergie et qu'ils devront trouver un moyen de partager des cibles de réduction des gaz à effet de serre.

Les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre ont clairement exprimé leur intérêt à acheter autant d'énergie propre que le Canada pourra leur en vendre, et les premiers ministres ont dit tout faire pour répondre à la demande en développant de nouvelles installations de production et de distribution.

«Nous en avons besoin et ils en ont», a résumé le gouverneur du Rhode Island, Donald Carcieri.

Aucune décision concrète n'a été prise, mais les dirigeants ont convenu d'étudier plus en détail la création d'une Bourse du carbone pour combattre les émissions de gaz à effet de serre.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, a accepté de diriger un atelier sur le potentiel que représente une telle bourse, ce qui constitue pour lui une volte-face car il avait déjà signifié son désaccord face à une telle approche.

«Nous sommes intéressés à discuter de la question, a dit M. Graham. Nous ne voulons pas être laissés derrière.»

Le premier ministre Charest estime pour sa part que la création d'une Bourse du carbone est inévitable et croit que les premiers ministres et gouverneurs devraient saisir l'occasion de se placer à l'avant-garde en développant eux-mêmes un tel outil.

«On franchit une étape, on respecte le droit de chaque gouvernement de décider ultimement s'il veut s'y joindre, mais ça va nous permettre, pour la première fois de notre histoire comme forum, de vraiment se doter d'une vision régionale, basée sur une région qui déborde les souverainetés à la fois du Canada et des États-Unis», a déclaré M. Charest.

Une Bourse du carbone prévoit l'instauration de plafonds d'émissions industrielles assortis d'une possibilité pour les grands pollueurs d'acheter des crédits, c'est-à-dire des droits de polluer, auprès de compagnies qui réussissent à atteindre plus facilement leurs objectifs de réduction d'émissions polluantes.