Entreprise aux reins solides mais à la croissance incertaine, Bombardier (T.BBD) offre un titre à conserver plutôt qu'à acheter, estime le gestionnaire Jean-Paul Giacometti.

Entreprise aux reins solides mais à la croissance incertaine, Bombardier [[|ticker sym='T.BBD'|]] offre un titre à conserver plutôt qu'à acheter, estime le gestionnaire Jean-Paul Giacometti.

Le fleuron de l'économie québécoise, qui vient de terminer une année profitable mais qui avait enfilé auparavant quatre exercices de pertes, envoie des signaux embrouillés.

La rentabilité du secteur aéronautique a grimpé au dernier trimestre grâce au succès des avions d'affaires, mais la concurrence du brésilien Embraer demeure féroce et le nouvel avion de plus de 100 places flotte toujours dans les brumes de l'indécision.

Pendant ce temps, la division transport émerge d'une lourde restructuration en Europe. Il y a de quoi confondre l'investisseur amateur.

M. Giacometti, vice-président de la firme d'investissement Claret, trouve le marché plutôt pessimiste à l'endroit de Bombardier. Compte tenu de l'évaluation actuelle (environ 4,60 $ vendredi), il juge les chances de hausses plus élevées que les risques de baisses.

Claret, qui a acheté bon nombre de titres de Bombardier à moins de 3 $, n'hésite donc pas à les conserver.

Les bases du succès de Bombardier restent solides, estime Jean-Paul Giacometti, en évoquant la qualité de ses produits et de sa gestion ainsi que son positionnement mondial.

Premier constructeur de trains et de jets régionaux au monde, le géant occupe la troisième place dans l'industrie des avionneurs en général.

La conjoncture sourit même aux spéculateurs, avoue le gestionnaire. «C'est dans les périodes d'incertitude que les bonnes occasions se présentent», rappelle-t-il aux audacieux.

Mais Claret, qui affiche une philosophie de gestion prudente, n'a pas l'intention d'acheter de nouvelles parts de Bombardier.

Si la compagnie ne lance pas son avion CSeries de plus de 100 places, à l'heure où la popularité des petits avions régionaux recule, Embraer pourrait la supplanter avec son nouvel appareil déjà sur le marché.

Mais la décision d'aller de l'avant aurait aussi ses risques : en plus d'être très coûteux, l'avion parachuterait l'entreprise dans les platebandes des gros avionneurs Boeing et Airbus.

Du côté des trains, la vague européenne de fermetures d'usines et de mises à pied des dernières années augure bien mais ne promet rien de fulgurant. En tout, plusieurs milliers d'emplois ont été supprimés.

«Avant, le train était quelque chose de très politique, chaque pays devait avoir son usine», relate Jean-Paul Giacometti, satisfait de voir la production se centraliser.

Toutefois, selon lui, la division ferroviaire ne peut générer qu'une croissance lente, puisqu'elle dépend dans une large mesure des commandes des gouvernements.

Somme toute, la progression du titre reste hypothétique, conclut-il, en soulignant qu'une bonne compagnie n'est pas toujours un bon investissement.