Géant mondial de l'industrie pharmaceutique cherche jeune biotech prometteuse pour faire un bout de chemin ensemble et peut-être mettre au monde un médicament.

Géant mondial de l'industrie pharmaceutique cherche jeune biotech prometteuse pour faire un bout de chemin ensemble et peut-être mettre au monde un médicament.

C'est un peu l'annonce qu'a envoyée Pfizer aux entreprises de biotechnologie du Québec et du Canada cette semaine. Le fabricant du Viagra a profité du congrès BioMedex, qui se terminait jeudi à Laval, pour courtiser ouvertement l'industrie.

«On cherche des partenaires de façon très active», a confirmé Bernard Prigent, vice-président et directeur médical de Pfizer Canada, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

Comme plusieurs des grandes multinationales pharmaceutiques, Pfizer a compris qu'elle ne peut plus compter uniquement sur ses propres laboratoires pour développer ses médicaments. Amener la prochaine pilule miracle sur les tablettes des pharmacies est une entreprise de plus en plus coûteuse et difficile une histoire de près d'un milliard de dollars.

Et Pfizer traverser actuellement une période difficile. Plusieurs de ses médicaments-vedette sont sous le point de tomber aux mains des fabricants de génériques, laissant présager un effritement des ventes que l'arrivée de nouvelles molécules ne parvient pas à combler.

L'entreprise a annoncé en janvier dernier un vaste plan de restructuration comprenant des fermetures d'usines et l'élimination de 10 000 postes d'ici deux ans, soit 10 % de son effectif mondial.

Assiste-t-on à un transfert de la recherche de l'interne vers l'externe? M. Prigent jure que non.

«L'effort de recherche est maintenu, soutient-il. Mais aujourd'hui, la complexité et la vitesse de l'innovation font en sorte qu'une seule organisation, même si elle représente la plus grande machine de recherche et développement pharmaceutique au monde comme Pfizer, ne suffit plus à amener le plus rapidement possible les nouvelles découvertes jusqu'aux patients. La seule façon, c'est d'établir des partenariats.»

L'objectif de Pfizer : mettre sur le marché six nouveaux médicaments chaque année d'ici 2010, dont deux provenant d'ententes avec des entreprises de biotechnologie. Le mariage est logique.

Les petites biotechs ont besoin de moyens financiers, d'infrastructure et d'expertise pour faire progresser leurs découvertes vers la commercialisation; les grandes pharmaceutiques, de leur côté, cherchent de nouvelles idées, peu importe leur provenance, pour alimenter leurs pipelines de médicaments.

Les ententes ou les acquisitions sont donc de plus en plus fréquentes, comme en témoigne l'entente signée entre Pfizer et la firme de recherche montréalaise Genizon Biosciences en janvier.

Et même si Pfizer ne possède aucun centre de recherche au Québec, elle veut s'assurer de ne rien échapper de ce qui pourrait y voir le jour.

«Le Québec est un milieu extrêmement actif. On voit l'innovation émerger des universités et du milieu des biotechnologies et on renforce beaucoup nos capacités de réseautage. On veut s'assurer d'être proche des scientifiques et des entreprises de biotechnologie d'ici, de bien comprendre leurs axes de recherche», dit M. Prigent.