Les Etats-Unis présenteront mercredi à l'OMC leurs premiers arguments de fond dans la plainte déposée contre l'Union européenne sur les subventions accordées à Airbus pour le lancement de ses programmes, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Les Etats-Unis présenteront mercredi à l'OMC leurs premiers arguments de fond dans la plainte déposée contre l'Union européenne sur les subventions accordées à Airbus pour le lancement de ses programmes, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

"Le représentant américain pour le Commerce déposera ses conclusions mercredi à Genève", a indiqué à l'AFP Charlie Miller, directeur de la communication de Boeing pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. "C'est la prochain étape dans le processus", a-t-il ajouté.

Le 15 novembre était la date limite pour que les Etats-Unis déposent ces arguments, l'Union européenne ayant ensuite jusqu'au 9 février 2007 pour répondre, selon le calendrier de la procédure à l'OMC, a précisé une source européenne en confirmant l'information.

"Il s'agit d'une affaire entre le représentant américain pour le commerce et la Commission européenne, pas d'un conflit entre Boeing et Airbus", a souligné à l'AFP Joris Vos, le représentant de Boeing auprès de l'Union européenne et de l'Otan.

"Nous sommes toujours en faveur d'un règlement à l'amiable, et c'est aussi le cas d'Airbus", a-t-il estimé, "mais tant qu'il n'y pas de négociations significatives, la procédure suit son cours".

Après de longues et infructueuses discussions, les Etats-Unis et l'Union européenne avaient lancé des procédures parallèles en mai 2005, en demandant à l'OMC de constituer des panels d'arbitrage pour examiner leurs plaintes respectives contre les aides au lancement de programmes accordées par les Européens à Airbus et les diverses subventions dont bénéficie Boeing aux Etats-Unis.

"Nous allons réactiver notre plainte (contre Boeing) au moment approprié", a d'ailleurs indiqué lundi soir à l'AFP une source européenne.

En dépit de contacts répétés, à Washington et à Bruxelles ces derniers mois, des "négociations sérieuses" n'ont pas été engagées par les deux parties, a regretté M. Miller. Mais elles peuvent reprendre à tout moment parallèlement à la procédure, a-t-il souligné.

S'il se poursuit, ce contentieux entre les deux géants de l'aéronautique mondiale promet d'être le plus complexe et le plus coûteux jamais examiné par le mécanisme de règlement des conflits de l'OMC. Les conclusions que les Etats-Unis déposeront mercredi à Genève représenteraient plusieurs milliers de pages.

Le problème des aides au lancement pour Airbus pourrait redevenir d'actualité très prochainement si l'avionneur européen décide officiellement le lancement du programme A350 XWB, un long courrier à moyenne capacité conçu pour concurrencer à la fois l'actuel 777 de Boeing et surtout son futur 787 Dreamliner, qui a fait un tabac auprès des compagnies aériennes.

En dépit des retards à l'entrée en service de l'avion géant A380, qui pèseront lourdement sur les comptes d'Airbus d'ici à 2010, "les derniers résultats d'EADS (maison-mère de l'avionneur, ndlr) prouvent qu'il s'agit d'une société financièrement en bonne santé", juge M. Miller.

"Airbus continue à avoir du succès. Ils n'ont pas besoin des aides au lancement", affirme-t-il.

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