Le groupe pharmaceutique américain Merck a réalisé au troisième trimestre un bénéfice net en baisse de 34%, affecté par une provision pour les milliers de poursuites en justice de son médicament Vioxx et pour sa restructuration, a-t-il indiqué.

Le groupe pharmaceutique américain Merck a réalisé au troisième trimestre un bénéfice net en baisse de 34%, affecté par une provision pour les milliers de poursuites en justice de son médicament Vioxx et pour sa restructuration, a-t-il indiqué.

Le bénéfice net est ressorti à 940,6 millions de dollars ou 43 cents par action contre 65 cents un an plus tôt, a indiqué le groupe vendredi dans un communiqué.

En excluant une provision de 598 millions de dollars constituée pour les coûts de défense juridique de son anti-inflammatoire Vioxx et les coûts liées à la restructuration annoncée en novembre 2005 (8 cents par action), le bénéfice par action ressort à 51 cents. Les analystes tablaient sur un BPA de 50 cents.

Le groupe a par ailleurs relevé sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de 2006 à 2,48-2,52 dollars, hors coûts de restructuration. Les analystes tablent actuellement sur 2,48 dollars.

Le chiffre d'affaires trimestriel a été stable, à 5,4 milliards, et supérieur aux 4,90 milliards envisagés par le marché.

Pour affronter les procès liés au Vioxx, le groupe a décidé de porter à 958 millions de dollars la provision initiale de 685 millions constituée fin 2005.

"La direction estime avoir une meilleure estimation des dépenses dans ce domaine pour 2008 (...) au vu des procès en cours", a indiqué le groupe, qui souligne cependant ne pas être en mesure d'évaluer les coûts de ces procès après 2008 ni de mesurer d'éventuels coûts liées à des poursuites pénales, qui "pourraient affecter les finances du groupe", précise Merck.

Le médicament anti-inflammatoire Vioxx fait l'objet d'environ 14.000 poursuites en justice aux Etats-Unis, les plaignants acusant le médicament d'avoir provoqué des attaques cardiaques. Pour l'instant une dizaine de procès ont eu lieu, où Merck en a perdu un sur deux.

Merck avait retiré son anti-inflammatoire du marché en septembre 2004 après la publication d'une étude interne montrant que la prise de ce médicament doublait les risques d'accident cardiaque après au moins 18 mois de traitement.

Le groupe a aussi consacré ce trimestre 49,6 millions de dollars à ses coûts de restructuration, dans le cadre du programme annoncé en novembre 2005, où il a éliminé 500 emplois, soit 3.900 depuis le début du plan. Il compte en éliminer 7.000 au total d'ici fin 2008.

Merck s'est d'autre part félicité de ventes de vaccins en hausse de 64% sur le trimestre, en particulier grâce au succès du vaccin contre le cancer des cervicales, le Gardasil, qui a atteint 70 millions de chiffre d'affaires au troisième trimestre.

"L'approbation (par les autorités américaines) de notre médicament de traitement du diabète Januvia marque la 5e approbation de l'année pour Merck", a aussi souligné le PDG Richard Clark, cité dans le communiqué, pour qui "étant donnés les résultats du trimestre, nous sommes en phase avec nos objectifs et notre stratégie".

Pour les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice net a atteint 3,95 milliards de dollars (+13%) et le chiffre d'affaires 16,6 milliards (+2%).

MERCK

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