Ce n'est pas vraiment la coupe de 42,2 millions opérée par le gouvernement conservateur dans le programme Partenariat technologique Canada (PTC) qui préoccupe l'industrie aéronautique canadienne. C'est ce qu'il va advenir du programme lui-même.

Ce n'est pas vraiment la coupe de 42,2 millions opérée par le gouvernement conservateur dans le programme Partenariat technologique Canada (PTC) qui préoccupe l'industrie aéronautique canadienne. C'est ce qu'il va advenir du programme lui-même.

" Nous savons que le programme va être refondu de façon quelconque, a déclaré Michel Legault, directeur du développement des affaires chez Bell Helicopter Textron Canada. Nous n'avons pas de problème si le gouvernement change son nom, s'il le rend plus spécifique à l'industrie aéronautique, s'il le rend plus transparent, mais nous nous inquiétons de l'ampleur des enveloppes et des conditions précises qui pourraient s'y rattacher. "

Le PTC est un programme de partage de risque doté d'un budget annuel de 300 millions de dollars. Le gouvernement peut récupérer son investissement, et même enregistrer des profits, si le projet qui bénéfice d'une aide est couronné de succès.

Lundi, le gouvernement conservateur a annoncé qu'il réduira ce programme de 42,2 millions au cours des deux prochaines années.

Dans un discours prononcé devant l'Association des industries aérospatiales du Canada hier, le ministre de l'Industrie Maxime Bernier a indiqué que le PTC, sous sa forme actuelle, prendra fin cette année. Il n'a pas voulu donner quelque détail que ce soit sur le programme qui pourrait prendre la relève, sinon pour dire que le gouvernement avait pour priorités la transparence, la responsabilité financière et le fait d'en avoir pour son argent.

Il a toutefois assuré qu'Ottawa respectera les engagements déjà pris en vertu du programme actuel.

La vice-présidente aux communications de CAE, Nathalie Bourque, a indiqué que le fabricant de simulateurs de vol s'attendait effectivement à ce que le gouvernement respecte les ententes déjà conclues. CAE devrait donc recevoir 189 millions d'Ottawa en vertu du PTC au cours des six prochaines années pour un projet de recherche et développement de 630 millions.

Mme Bourque insisté sur l'importance de conserver un programme comme le PTC, qui permet aux entreprises canadiennes de se battre avec les entreprises étrangères à armes égales.

" Les grandes entreprises américaines ou françaises font beaucoup de recherche et développement grâce à leurs contrats de défense, a-t-elle expliqué. Comme nous sommes un petit pays, nous n'avons pas beaucoup de contrats de défense. "

Le vice-président aux communications de Bombardier, John Paul Macdonald, a soutenu pour sa part que le PTC avait très bien fonctionné. " Ça a aidé au renforcement de l'industrie aéronautique au Canada. Le gouvernement canadien en a bénéficié, les entreprises aéronautiques en ont bénéficié, c'est une excellente formule. "

Bombardier a reçu 45 millions du programme qui avait précédé le PTC pour son projet de biréacteur régional CRJ100 et CRJ200. Depuis, l'entreprise a remboursé 99 millions, soit l'investissement initial et des redevances. En 1986, Bombardier a reçu 142 millions pour son projet de CRJ700 et CRJ900 et son projet de turbopropulseurs de série Q. Il a remboursé 36 millions.

" Ce qui est important, si on parle d'un nouveau programme, c'est que ses objectifs soient clairement définis et que ses enveloppes budgétaires soient clairement identifiées, pour que les entreprises sachent à quoi s'attendre ", a déclaré M. Macdonald.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.