La présence des femmes au sein des 300 premières capitalisations boursières mondiales reste modeste, avec moins de 10% de femmes siégeant au conseil d'administration ou au comité exécutif de ces groupes, selon une étude internationale présentée mardi à Paris.

La présence des femmes au sein des 300 premières capitalisations boursières mondiales reste modeste, avec moins de 10% de femmes siégeant au conseil d'administration ou au comité exécutif de ces groupes, selon une étude internationale présentée mardi à Paris.

Seulement 9,3% de femmes font partie d'un conseil d'administration des 300 premières capitalisations boursières mondiales et 7,6% seulement participent aux travaux du comité exécutif de ces groupes, qui pesaient à la fin 2005 14.000 milliards d'euros.

Cette étude réalisée l'été dernier par les cabinets financiers Ricol, Lasteyrie et associés, Christian and Timbers et Capitalcom, a pris en compte les 100 plus importants groupes américains, asiatiques et de l'Union européenne.

En Amérique du nord (Etats-Unis et Canada), la proportion des femmes dans les conseils d'administration et dans les comités exécutifs des plus grosses capitalisations boursières atteignait 15,6%, soit deux fois plus qu'en Europe (7,6%) et huit fois plus qu'en Asie. En France, cette proportion est de 6,1%.

Spécificité européenne, les femmes assumant des responsabilités dans les groupes contrôlent plus qu'elles ne décident, relève l'étude: 9,3% siègent au conseil d'administration et seulement 4,6% font partie des comités de décision.

Le Canada se distingue avec 19% de femmes aux comités exécutifs contre 14,8% aux Etats-Unis.

La Suède fait encore mieux avec 27% de femmes dans les hautes instances et en Finlande elles sont représentées à hauteur de 17,6%.

En revanche la Belgique est en queue de peloton avec 1,8% de représentation féminine, suivie par l'Italie (2,6%) et l'Espagne (3,1%).

En Asie, où la représentation féminine est faible (2,1%), on observe une situation très diverse selon les pays: en Chine 5,7% de femmes et 4,5% en Corée sont au sommet. Le Japon fait figure de "vilain canard" avec seulement 1,4% de femmes dans les instances de direction, talonné par l'Inde (1,8%).

Toutes les entreprises américaines (Etats-Unis et Canada) ont au moins une femme dans leurs instances dirigeantes sauf Newscorp.

Dans l'Union européenne, dans 18 entreprises de l'échantillon aucune femme n'est présente au sein des instances de tête et en Asie 66. Au total sur les 300 entreprises étudiées, 84 n'ont pas de femmes dans les deux instances.

En Europe, où les dirigeantes sont aux deux tiers passées par les grandes écoles (master), une seule femme dirige une entreprise à forte capitalisation: Anne Lauvergeon (Areva).

En Amérique du nord, le cursus universitaire des femmes est plus atypique, un grand nombre d'entre elles n'ayant en poche qu'un diplôme de "bachelor" (licence).

Aux Etats-Unis trois femmes occupent le fauteuil de Chief Executive officer (PDG) chez Pepsico, Kraft et Ebay.

Ces femmes de "poids dans l'entreprise" travaillent surtout dans le secteur de la consommation et de la santé. En Amérique 19% d'entre elles exercent dans la consommation, 18% dans le secteur de la chimie et de la santé et 18% également dans les médias.

En Europe 11% d'entre elles ont des resposabilités dans la consommation, 8% dans l'assurance/banque et 8% dans la chimie et la santé. En Asie les femmes occupent des postes de responsabilité à hauteur de 3,7% dans la banque, de 3,5% dans l'électronique-informatique et de 2,4% dans l'énergie.

Cette étude est rendue publique une dizaine de jours avant la tenue à Deauville (ouest) du Women's economic forum.

fme/ros/mpf