Alimentation Couche-Tard vise le monde. Même si elle est déjà fort occupée à accroître sa présence sur le marché américain, la chaîne québécoise de dépanneurs contemple aussi une percée sur d'autres continents.

Alimentation Couche-Tard vise le monde. Même si elle est déjà fort occupée à accroître sa présence sur le marché américain, la chaîne québécoise de dépanneurs contemple aussi une percée sur d'autres continents.

C'est ce qu'a déclaré hier Alain Bouchard, président fondateur de Couche-Tard, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires qui se tenait à Laval.

" Ça fait partie de nos plans d'avoir d'autres magasins en dehors de l'Amérique du Nord. Autant on croyait qu'il fallait sortir du Québec et du Canada, autant on pense qu'il faut aussi sortir de l'Amérique du Nord, pour répartir le risque, pour profiter des opportunités des autres marchés ", a indiqué M. Bouchard à La Presse Affaires.

L'intérêt de Couche-Tard est indéniable, mais il n'y a pas urgence, a tenu à préciser le PDG. " Si l'occasion se présente, on va être là, mais on n'est pas à la recherche immédiate de ce genre d'acquisitions-là. "

La première percée de Circle K- la bannière de Couche-Tard aux États-Unis- hors de l'Amérique du Nord risque fort d'être en Asie. Alain Bouchard refuse de préciser dans quel pays, mais souligne qu'une transaction pourrait avoir lieu d'ici deux ou trois ans.

" On veut entrer là comme on est entré partout: avec prudence, bien financés, et avec un bon plan d'affaires ", a dit le dirigeant pendant un point de presse.

À l'heure actuelle, quelque 4150 franchises Circle K sont déjà en exploitation dans sept régions du monde, soit au Japon, à Taïwan, à Hong Kong, en Indonésie, en Chine au Mexique et dans l'île de Guam, rapporte le site Web de Couche-Tard. Toutefois, Couche-Tard n'a pas de véritable emprise sur ce réseau, exploité sous licence.

Or, pour réussir sa future percée en Asie, l'entreprise souhaite conclure une entente avec un de ses " licenciés " déjà sur le terrain, a indiqué Alain Bouchard.

" Pour ce qui est du reste du monde, on aimerait entrer dans d'autres pays avec une association, a aussi expliqué le dirigeant. Ce qu'on favorise, c'est une association avec une grande pétrolière. Il y a des pétrolières présentement qui se départissent de leurs réseaux (de dépanneurs), en Europe ou ailleurs. On a eu des propositions il y a deux ans d'un réseau de moins de 200 magasins dans un pays, mais c'était loin et trop petit. "

Anthony Zicha, analyste chez Scotia Capitaux, entrevoit diverses possibilités pour Couche-Tard à l'étranger.

" Ça pourrait arriver en Europe, où il y a des réseaux de 600 magasins ou plus sur lesquels ils pourraient mettre la main, mis en vente par des pétrolières majeures, européennes et américaines ", a expliqué l'analyste.

Toutefois, si M. Zicha estime que la percée de Couche-Tard à l'international représente " toujours une opportunité ", il croit que la chaîne concentrera ses efforts sur l'Amérique du Nord dans un avenir rapproché.

Les cibles sont nombreuses et variées aux États-Unis, pays où l'entreprise joue déjà un rôle consolidateur en multipliant les petites acquisitions dans un marché très fragmenté.

Au cours des prochaines années, Couche-Tard vise à acquérir au moins 200 dépanneurs par année, en plus d'en ouvrir de 100 à 130 nouveaux. Tout cela en poursuivant le vaste programme de modernisation de tous ses magasins, appelé IMPACT.

La confiance règne à Laval. " Sachez qu'en raison de notre faible endettement et de notre importante capitalisation boursière qui s'élève à 5 milliards de dollars canadiens, il nous est possible de réaliser une acquisition de 1 milliard de dollars américains dès aujourd'hui ", a déclaré Alain Bouchard aux actionnaires.

La société estime par ailleurs être capable de maintenir un rythme de croissance de son bénéfice net de 15 % à 20 % par année.

Couche-Tard est désormais la deuxième chaîne de dépanneurs en importance en Amérique du Nord, avec 5097 magasins corporatifs et affiliés. Le titre de l'entreprise a terminé la journée à 22,39 $ hier à la Bourse de Toronto, en baisse de 3,32 % (77 cents).

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