Inquiet de voir un «joyau» de l'économie canadienne être avalé par une entreprise étrangère, le NPD réclame un débat d'urgence en comité sur l'avenir d'Alcan.

Inquiet de voir un «joyau» de l'économie canadienne être avalé par une entreprise étrangère, le NPD réclame un débat d'urgence en comité sur l'avenir d'Alcan.

Dans une lettre envoyée au président du comité parlementaire de l'Industrie, le chef Jack Layton et le député Brian Masse font valoir que la prise de contrôle par des intérêts étrangers des entreprises canadiennes soulève bien des questions qui doivent faire l'objet de discussions avant la pause estivale des travaux parlementaires.

«La rapidité inquiétante avec laquelle les entreprises canadiennes, notamment celles dans le secteur des ressources naturelles, font l'objet de mainmises, a provoqué une réponse considérable des Canadiens d'un bout du pays à l'autre», écrit le NPD.

La lettre fait spécifiquement référence au cas d'Alcan, qui a fait l'objet d'une offre d'achat non sollicitée de sa rivale américaine Alcoa au début du mois de mai.

Alcan n'est pas la seule entreprise canadienne à être courtisée par des entreprises étrangères.

L'américaine Bowater annonçait en janvier une fusion avec Abitibi-Consolidated; Inco a été avalé par la brésilienne CVRD; et Domtar a regroupé ses activités avec celles de Weyerhaeuser.

Le NPD se préoccupe particulièrement du fait que les fusions et acquisitions se font dans le domaine des ressources naturelles, qui ne se retrouvent plus sous contrôle canadien.

Pour Layton, cette tendance lourde a des conséquences sur les emplois, les familles et les régions, et le gouvernement devrait imposer des garanties.

Le chef néo-démocrate a soulevé la question à quelques reprises en Chambre, où le gouvernement conservateur a dit s'en remettre au libre marché. La réponse le fait sortir de ses gonds.

«Mais le marché n'est pas libre maintenant, parce qu'Alcan ne peut pas acheter Alcoa. Les Américains ont toutes sortes de règles qui font qu'une transaction de ce genre est illégale. Mais pourquoi Alcoa peut acheter Alcan?», fait valoir Layton, qui rentre d'une tournée au Québec où il s'est rendu au Saguenay visiter l'aluminerie et les travailleurs d'Alcan.

«Il faut trouver une façon d'assurer que ces joyaux économiques, ces industries clés dans un sens stratégique de l'économie, soient sous le contrôle des Canadiens», a-t-il ajouté.

Le NPD espère que le président du comité, le conservateur James Rajotte, aura une réponse rapide à la requête. S'ils essuient un refus, les néo-démocrates considèrent toujours la possibilité de déposer une motion au comité pour arriver aux mêmes fins, une option qui nécessiterait toutefois un peu plus de temps.