Surveiller par une nuit sans lune ce que trafiquent des bateaux au large des côtes est devenu possible. Mieux encore, la technologie employée pour ce type de surveillance est unique au monde et c'est une compagnie de Québec qui l'a développée. Obzerv, en collaboration avec l'Institut national d'optique (INO), a en effet créé une caméra de surveillance nocturne capable de lire le nom d'un bateau naviguant à 10 km des côtes et d'identifier le sexe des occupants à plus ou moins cinq kilomètres.

Surveiller par une nuit sans lune ce que trafiquent des bateaux au large des côtes est devenu possible. Mieux encore, la technologie employée pour ce type de surveillance est unique au monde et c'est une compagnie de Québec qui l'a développée. Obzerv, en collaboration avec l'Institut national d'optique (INO), a en effet créé une caméra de surveillance nocturne capable de lire le nom d'un bateau naviguant à 10 km des côtes et d'identifier le sexe des occupants à plus ou moins cinq kilomètres.

S'il se passe quelque chose de louche sur un navire, soyez assuré que notre caméra laser saisira l'action sur-le-champ, souligne Deni Bonnier, président d'Obzerv. Or dès qu'on parle de caméra et de sécurité, M. Bonnier est dans son élément. Après avoir travaillé une vingtaine d'années au Centre de recherche et développement de Valcartier puis à l'INO, cet ingénieur spécialiste de l'optique décidait en 2003 de fonder sa propre compagnie à partir d'une technologie laser développée par l'INO. Louis Demers s'est joint à lui.

Mais savez-vous ce qu'il en coûte pour développer un produit à partir d'une technologie quand même très avancée, interroge M. Bonnier. Au minimum 2 M $, lance-t-il. Au moment du démarrage, Obzerv a donc passé beaucoup de temps à chercher du capital de risque. "En 2003, les sociétés prêteuses écorchées par la déconfiture des télécoms restaient très, très prudentes, dit M. Bonnier. Il y avait aussi une méconnaissance du marché de la sécurité, explique-t-il. Le secteur n'était pas aussi populaire qu'il l'est aujourd'hui." Finalement, c'est une entreprise de Vancouver qui prendra le risque d'investir 4 M $ dans leur PME.

Caméra sophistiquée

Mais le type de caméras qu'Obzerv a mis au point n'est pas pour le commun des mortels. Les appareils équipés d'objectifs et de logiciels sophistiquées valent entre 300 000 $ et 400 000 $ l'unité. "C'est un produit de niche, indique Deni Bonnier. Nos clients travaillent tous dans le milieu de la sécurité. Un univers classé top secret qui a ses règles, ses codes, son langage." Mais Obzerv a réussi à placer des caméras à la US Navy, à Hong-Kong et en Europe grâce à des partenariats stratégiques.

Deni Bonnier s'est servi de ses années passées au ministère de la Défense pour développer une bonne approche client. "Je connais les besoins du milieu de la sécurité, dit-il. Dès qu'on réussit à leur démontrer ce que peut faire notre caméra, ils n'en reviennent tout simplement pas, dit-il. On est vraiment très innovant et, de ce côté-la, on bat les Américains parce que notre technologie est la seule à offrir des capacités de ce type-là."

En pleine nuit, la caméra d'Obzerv éclaire jusqu'à 10 km de distance et couvre 40 mètres de largeur, soit l'équivalent d'un terrain résidentiel en banlieu. "On peut voir comme en plein jour si des pêcheurs sont en train de pêcher ou de trafiquer, précise encore M. Bonnier. Or pour lutter contre le piratage maritime qui ne cesse d'augmenter, les garde-côtes réclament des outils plus perfectionnés qui s'adaptent à d'autres équipements reliés à leur centrale de surveillance. Et c'est précisément ce que nous leur offrons."