Le Château (T.CTUA) prend pied au Moyen-Orient, avec quatre magasins sous licence établis en Arabie Saoudite et à Dubai.

Le Château [[|ticker sym='T.CTUA'|]] prend pied au Moyen-Orient, avec quatre magasins sous licence établis en Arabie Saoudite et à Dubai.

«On pourrait en ajouter une poignée d'autres cette année», indique le vice-président aux finances, Johnny Del Ciancio.

L'entreprise s'est discrètement installée dans ces pays cet été, avant de renoncer officiellement, vendredi dernier, à sa tentative de se vendre.

Un marché accueillant pour la mode occidentale ?

«Vous seriez très surpris, répond M. Del Ciancio. Le détaillant de lingerie La Senza est déjà là, de même que toutes les marques de vêtement majeures.»

«Il y a beaucoup d'argent et une grosse demande là-bas, renchérit le fondateur et président du conseil d'administration, Herschel Segal. Les femmes se couvrent pour sortir, mais pas à la maison.»

C'est la direction de La Senza qui a mis Le Château en contact avec des commerçants locaux.

L'essai ne comporte aucun risque, souligne M. Segal.

«Ils paient la marchandise qu'on leur vend et ils exploitent leurs propres magasins.»

Le Château prend ainsi part à une tendance mondiale, observe son fondateur.

«Vous bâtissez une marque dans votre pays et vous l'exportez sous licence.»

La formule évite de se heurter aux lois d'autres pays et permet d'éviter les erreurs culturelles. «Par exemple, il n'y a pas de salles d'essayage là-bas», note Herschel Segal.

Mais la compagnie donne la priorité à une expansion canadienne «rapide» au cours des prochaines années.

Elle veut agrandir ses magasins et augmenter sa surface de vente totale de plus du tiers. Le chiffre d'affaires, qui était de 280 M$ pour le dernier exercice financier, doit passer à plus de 500 M$.

Le Château regarde aussi du côté des États-Unis, où elle pourrait ajouter à son réseau de cinq magasins, mais l'entreprise y va prudemment.

Il y a une vingtaine d'années, elle avait dû renoncer à 15 points de vente au sud de la frontière, après avoir perdu 10 M$. La Senza a subi un échec semblable en sol américain.

Aucun bon candidat à l'achat

Le Château dit que sa mise en vente a suscité «beaucoup d'intérêt» mais qu'aucune proposition satisfaisante ne lui a été faite.

Comme s'y attendaient les analystes, les discussions les plus sérieuses ont eu lieu avec des candidats étrangers.

«Nos grandes institutions canadiennes ne sont pas aussi agressives qu'aux États-Unis, a constaté Herschel Segal. Les démarches les plus à-propos sont venues de l'étranger.»

Selon M. Segal, les négociations n'ont pas tant achoppé sur le prix de vente que sur la vision de l'entreprise.

«Notre fonctionnement est complexe, on a besoin de quelqu'un qui le comprenne. J'ai passé des années à bâtir cette compagnie et je ne peux la vendre qu'une fois, je veux être sûr qu'elle reste sur la bonne voie.»

Le titre du Château a chuté au cours de la tentative de vente, à cause de résultats décevants. Certains analystes spéculent que cela a pu empêcher la compagnie d'obtenir le prix qu'elle s'était fixé.

L'histoire de la vente n'est pas nécessairement finie, soulignent ces experts, puisque le marché connaît désormais l'ouverture du Château à être acheté.

M. Segal leur donne ouvertement raison.

«On ne pouvait pas rester éternellement en vente, les employés veulent savoir où on s'en va. Mais le mois prochain ou l'année prochaine, on pourrait rencontrer quelqu'un et conclure une entente.»