Le projet controversé qui vise à créer un immense centre commercial dans l'ancienne carrière Francon, à Saint-Michel, entraîne des négociations plus ardues que prévu entre la Ville de Montréal et la compagnie Smart Centres, la division immobilière de l'empire Wal-Mart.

Le projet controversé qui vise à créer un immense centre commercial dans l'ancienne carrière Francon, à Saint-Michel, entraîne des négociations plus ardues que prévu entre la Ville de Montréal et la compagnie Smart Centres, la division immobilière de l'empire Wal-Mart.

À sa réunion de demain, le conseil municipal reportera à la fin du mois de janvier 2008 la signature de l'accord, qui devait avoir lieu vendredi prochain. La raison officielle: «Permettre au promoteur de parfaire les études requises pour l'analyse du dossier.»

La journaliste Julie Perreault-Wolfe, du Journal de St-Michel, a appris qu'il y a des «désaccords sur certains aspects du projet», notamment sur la question de savoir «à qui reviendra la facture pour les nouvelles infrastructures routières liées au projet et l'amplitude des impacts économiques pour Saint-Michel».

Smart Centres et la Ville ne sont pas sur la même longueur d'onde quant à savoir qui doit payer pour l'aménagement des installations électriques, du réseau d'eau et d'égouts, des voies de circulation, des trottoirs, etc.

Le promoteur estime qu'il en fait déjà assez avec son projet et refuse de s'en charger, même si le règlement municipal dit que tout promoteur doit supporter 100% des coûts des infrastructures nécessaires à son projet.

De plus, Smart Centres n'a pas terminé les études d'impact de son projet sur les commerçants de Saint-Michel ni les études de circulation que la Ville lui a demandées.

«C'est surtout à ma demande qu'on a reporté la signature de l'accord, dit la mairesse de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Anie Samson, membre du comité de concertation du projet. On s'est dit qu'il valait mieux préparer le dossier correctement car c'est un investissement majeur.»

Toutefois, mis à part ces «désaccords», le comité exécutif semble en harmonie avec Smart Centres. En effet, la Ville a pris l'initiative d'organiser avec le promoteur une journée portes ouvertes sur le projet, mercredi, de 13h à 21h au 7110, 8e Avenue, au lieu de le laisser organiser une assemblée publique de deux ou trois heures au cours de laquelle les citoyens auraient pu s'exprimer tous ensemble.

Est-ce le signe que la Ville a déjà fait son lit dans ce dossier, avant même les consultations publiques?

La Presse a posé la question à Alan DeSousa, responsable du développement économique au comité exécutif. Il considère que cette journée portes ouvertes est normale puisque le projet fait l'objet d'une concertation entre la Ville, le promoteur et la population.

La mairesse Samson croit pour sa part que la Ville n'aurait pas dû se mêler de l'organisation de cette journée. «C'est le projet du promoteur et cela aurait dû être à lui de l'organiser, dit-elle. Et d'ailleurs, comme par hasard, ils ont oublié d'inviter les élus de l'arrondissement à cette journée portes ouvertes...»