L'administrateur Jean-Noël Lacroix continue de clamer son innocence dans l'effondrement de la compagnie Flamidor jetant le blâme au passage sur les policiers, le fisc et l'équipe de l'émission La Facture qui enquêtaient à l'époque sur lui.

L'administrateur Jean-Noël Lacroix continue de clamer son innocence dans l'effondrement de la compagnie Flamidor jetant le blâme au passage sur les policiers, le fisc et l'équipe de l'émission La Facture qui enquêtaient à l'époque sur lui.

"Aujourd'hui, c'est moi qui suis pointé du doigt, c'est moi le seul coupable. Je dis aujourd'hui que n'eut été des agissements des policiers de l'escouade régionale mixte, jamais tout ceci ne serait arrivé", a-t-il affirmé hier par la voix de son avocat, Me Jean-Marie Lavoie, lors d'un point de presse improvisé dans les bureaux du syndic de la faillite de Flamidor.

L'homme d'affaires, qui est demeuré muet tout au long de la rencontre avec les journalistes, affirme avoir personnellement investi 1,5 million $ pour relancer Flamidor, une entreprise de Québec spécialisée dans la vente d'appareils de chauffage.

Il soutient toutefois que l'acharnement des policiers et des employés de Revenu Québec sur son compte l'an dernier - qui le soupçonnaient de laver de l'argent pour le crime organisé - a apeuré les banques qui ont aussitôt rappelé leurs marges de crédit et garanties de prêts.

"J'ai vainement tenté de les rassurer, mais ils voulaient rien entendre. Pour éviter qu'on mette à mort ma compagnie, j'ai été forcé de la placer sous la protection de la Loi sur la faillite."

Après s'être entendu avec les créanciers en février dernier pour relancer Flamidor, Jean-Noël Lacroix reconnaît qu'un reportage de l'émission La Facture de Radio-Canada révélant que des clients de Baie-Comeau en avaient peu pour leur argent a été dévastateur. "Les répercussions de cette émission ont été mortelles pour la compagnie", a-t-il fait valoir.

La suite ? Sans permis de la Régie du bâtiment, incapable d'assumer le soutien technique et le service après-vente de ses appareils de chauffage, Flamidor a vu un nombre impressionnant de plaintes s'accumuler contre elle devant l'Office de protection du consommateur (OPC).

Les anciens dirigeants de Flamidor font actuellement l'objet d'enquêtes de la Régie du bâtiment, de la Sûreté du Québec et de la GRC. L'Autorité des marchés financiers (AMF) a aussi déposé des accusations contre Flamidor et ses administrateurs.

Dans son témoignage d'hier, Jean-Noël Lacroix vise aussi la Caisse populaire du Village huron, dont, dit-il, la confiance des dirigeants envers son entreprise a été retirée après des pressions effectuées par la Fédération des caisses populaires.

Chez Desjardins, le dg de la caisse du Village huron n'a pas voulu commenter le dossier hier. Le porte-parole de la Fédération, André Chapleau, a toutefois laissé entendre que la caisse du Village huron, qui offrait le financement aux consommateurs pour acquérir un système Flamidor, n'a pas perdu un cent pour l'ins-tant dans l'aventure.

Desjardins pourrait toutefois affronter deux recours collectifs de la part de l'Association des consommateurs pour la qualité de construction (ACQC). Jusqu'à maintenant, plus de 500 anciens clients de Flamidor ont manifesté l'intérêt de se joindre à ces recours.

Contrairement à certaines allégations, Desjardins avance que le montant du financement consenti aux clients de Flamidor par l'entremise de la caisse du Village huron s'élève à 16 millions $, et non à 70 millions $.

Pièces gratuites

Quant aux clients de Flamidor dont les produits ne sont pas à la hauteur, Jean-Noël Lacroix met à la disponibilité des propriétaires de fournaises défectueuses les nombreux inventaires qui lui appartiennent toujours.

Des pièces gratuites des systèmes de chauffage Flamidor sont ainsi disponibles. Les clients qui auront au préalable choisi un réparateur peuvent formuler leur demande par télécopieur au 622-8328.