La vente de sa compagnie, Telweb, l'a rendu millionnaire à 33 ans. Six ans plus tard, Stéphan Lepage refait surface. Après avoir créé le WebPubliphone, il se passionne, aujourd'hui, pour le développement de jeux de réalité interactifs pour femmes et pour l'accompagnement de présidents d'entreprise.

La vente de sa compagnie, Telweb, l'a rendu millionnaire à 33 ans. Six ans plus tard, Stéphan Lepage refait surface. Après avoir créé le WebPubliphone, il se passionne, aujourd'hui, pour le développement de jeux de réalité interactifs pour femmes et pour l'accompagnement de présidents d'entreprise.

Toutefois, la réalité l'a rattrapé. Ses 2,5 millions $ obtenus en 2000 lors de la vente de Telweb à Schlumberger - une transaction de 100 millions $ - se sont volatilisés.

Il a d'abord pris soin des soucis financiers de sa famille. Il s'est chargé de loger sa grand-mère dans une résidence pour personnes âgées de la haute ville. Il s'est transformé en "ange investisseur" auprès de jeunes entrepreneurs. Et il a réglé de vieux comptes avec le fisc. Évidemment, il y a eu les épisodes des rutilantes bagnoles, des grandes bouffes et des grands crus.

"Je n'ai pas été assez humble avec l'argent que j'avais. Je me suis écarté", raconte au Soleil l'homme de 39 ans.

En 1991, une fois son bac en génie mécanique complété, Stéphan Lepage s'associe à Luc Giguère pour fonder Absolu Technologies, qui devient, en 1998, Telweb. Les deux jeunes mettent au point le WebPubliphone, un téléphone public multimédia.

Telweb - dont le chiffre d'affaires était de 3 millions $ - passe entre les mains de Schlumberger, en 2000, dans une mégatransaction de 100 millions $. La quinzaine d'actionnaires se partagent la moitié du montant de la vente. De son côté, Schlumberger s'engage à dépenser 50 millions $ pour créer une centaine d'emplois à Québec.

"Dans toute l'aventure Telweb, c'est moi qui a fait le moins d'argent", témoigne Stéphan Lepage bien conscient que la "misère des riches" ne fait pas pleurer le bon peuple.

Des investisseurs ont reçu jusqu'à 10 fois leur mise après la transaction. "Je me souviens d'avoir reçu une carte postale provenant de la Floride, je crois, signée de la main d'un enfant me disant qu'il passait les plus belles vacances de sa vie. Il m'écrivait : "Mon papa me dit que c'est grâce à toi".

Jeux de réalité interactifs pour femmes

Pour Stéphan Lepage, l'association avec Schlumberger a pris fin au bout de 18 mois. Il a été remercié avant la fin de son contrat de trois ans.

"J'avais 34 ans. J'avais besoin de repos. Au cours de la dernière année, j'avais fait 145 vols en avion et passé 252 nuits à l'hôtel. À un moment donné, j'ai fait le tour de la planète en huit jours."

Il a pris une pause. D'abord, pour dépenser ses millions . Puis, pour préparer le reste de sa vie. "À cause de l'argent, j'avais fini par oublier ce qui me passionnait à la fin de mon cours universitaire : créer une entreprise."

Depuis un peu plus de deux ans, il consacre son énergie à Funtasm, un concept de jeux de réalité interactifs pour femmes. "Les femmes, c'est connu, ne s'intéressent pas aux consoles de jeu. Les jeux que je vais leur proposer vont leur permettre de recevoir des fleurs au bureau, des chocolats à la maison."

La mise en orbite de Funtasm nécessite un investissement de 500 000 $. Les portes des investisseurs sont difficiles à franchir, même celles des personnes et des institutions qu'il a rendu riches à l'époque de Telweb.

Finalement, Stéphan Lepage est conscient que l'expérience vécue à titre de chef d'entreprise n'a pas son pareil. C'est pourquoi il propose un programme d'accompagnement aux présidents d'entreprise (www.ste phanlepage.com) et plus particulièrement à ceux qui doivent composer avec des investisseurs institutionnels.

gleduc@lesoleil.com

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