Les propriétaires de supermarchés du Québec ne veulent plus être limités à quatre employés les samedis et dimanches après 17 h comme le stipule la Loi sur les heures d'affaires votée il y a 15 ans.

Les propriétaires de supermarchés du Québec ne veulent plus être limités à quatre employés les samedis et dimanches après 17 h comme le stipule la Loi sur les heures d'affaires votée il y a 15 ans.

Le débat n'est pas nouveau, mais pourrait devenir un enjeu électoral d'ici quelques mois si le gouvernement libéral ne bouge pas. Or le premier ministre, Jean Charest, a déjà fermé la porte à toutes modifications.

Malgré ce refus, les grandes bannières du Québec soit IGA, Sobeys, Loblaw, Metro et Provigo accentuent leur bataille pour ne plus être soumis à la règle du quatre employés. En guise de protestation, les représentants de 900 marchés d'alimentation ont déposé, hier, dans les bureaux de comté de leurs députés respectifs des sacs bourrés de cartes postales signées par des clients et travailleurs qui veulent du changement. Pour les représentants de ces chaînes d'alimentation, le gouvernement doit agir par respect pour les consommateurs, mais aussi pour le bien-être des employés qui étant en nombre insuffisant subissent un stress démesuré.

"On a beau fermer des caisses et des comptoirs, mais la clientèle ne dérougit pas à partir de 17 h le samedi, explique M. Guy Olivier, porte-parole de Métro pour la région de Québec. Avec les années, on a même constaté qu'elle augmentait en fin de journée les week-ends. Malgré un service au ralenti, les clients restent polis, dit-il, mais on devine que les parents qui ont passé la journée du samedi à magasiner ou à divertir leurs petits, n'ont pas envie de faire la queue pendant une heure pour acheter une pizza." Selon lui, si on ne peut changer les habitudes de vie des consommateurs, il faut donc ajuster la loi à leur réalité.

Suzanne Deschênes, propriétaire d'un IGA du chemin Sainte-Foy, a vu évoluer la clientèle au cours des ans. Les Québécois, fait-elle remarquer, ne font plus un gros marché une fois la semaine comme au début des années 90, mais achètent au jour le jour. Et beaucoup d'entre eux ont adopté les comptoirs spécialisés. Pour nous, il est donc essentiel d'offrir des services de qualité la semaine et les fins de semaine. Ce qu'il nous est impossible de faire les samedis et dimanches avec quatre employés sur le plancher.

Hier, les représentants de Metro, Provigo IGA de l'agglomération de Québec avaient choisi de tenir un point de presse au bureau de la députée péquiste Agnès Maltais, mais personne n'ayant eu l'idée d'aviser la députée, celle-ci était donc absente au moment de la visite. Jointe au téléphone plus tard, Mme Maltais a cependant souligné qu'en 2002, son parti avait rouvert le débat sur la restriction du quatre employés imposés aux supermarchés. À l'époque il n'y avait pas eu de consensus entre salariés, consommateurs et marchands. Mais aujourd'hui, pense-t-elle il en irait autrement.

En 1992, le gouvernement avait imposé aux marchés d'alimentation une restriction de quatre employés les samedis et les dimanches afin de protéger les petits commerçants et pour garantir une vie de famille aux employés. Maintenant reste à savoir si la situation et les enjeux sont toujours les mêmes 15 ans plus tard.

lfournier@lesoleil.com

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