L'Autorité des marchés financiers tente d'éradiquer, une fois pour toutes, tout doute qui peut planer sur le «trou» de 20 M$ que Vincent Lacroix dit avoir hérité à l'achat des fonds Évolution en 2004.

L'Autorité des marchés financiers tente d'éradiquer, une fois pour toutes, tout doute qui peut planer sur le «trou» de 20 M$ que Vincent Lacroix dit avoir hérité à l'achat des fonds Évolution en 2004.

L'interrogatoire de Guylaine Leclerc, témoin-expert en juricomptabilité et présidente de Leclerc Juricomptables, s'est terminé mercredi matin sur le dépôt d'un rapport qu'elle a signé sur le «trou de la Caisse».

Rappelons que Vincent Lacroix allègue, depuis le début de son procès pénal, qu'un trou comptable de 20 M$ existait dans les fonds communs Evolution au moment où Norbourg a acheté Capital Teraxis des mains de la Caisse de dépôt et placement du Québec, soit en 2004.

Mercredi, un rapport que l'AMF songeait à déposer devant Claude Leblond, de la Cour du Québec, a finalement été ajouté à la preuve de la poursuite.

Selon le rapport et les documents l'appuyant, ainsi que les propos de Mme Leclerc, la thèse du trou ne tient pas la route.

Alors que Norbourg faisait transiter les fonds du gardien de valeurs Trust Banque Nationale vers Northern Trust, les parts des investisseurs dans les fonds Perfolio, pour une valeur de 20 M$, n'auraient jamais disparu. Elles ont «flotté» entre Trust Banque Nationale et Northern Trust, ainsi qu'entre les maisons de fonds et Norbourg. Le tout était concilié par la compagnie CITAC, fournisseur de soutien administratif pour les fonds Evolution.

Guylaine Leclerc dit avoir analysé chaque mouvement des parts au sein des fonds, pouvant confirmer que chaque fluctuation était justifiée par un achat, une vente ou des réinvestissements. Aucune disparition n'a donc eu lieu.

Avec ce rapport, Mme Leclerc confirme les propos de François Filion, juricomptable qui a été le premier témoin de l'AMF lors de ce procès. Il avait allégué au printemps que s'il y a eu une période de flottement en 2004, l'argent n'a pas cessé d'appartenir aux investisseurs.

Les explications de mercredi se recoupent aussi avec celles de Normand Leclerc, qui a déjà présidé CITAC. L'homme avait certifié que son suivi des fonds communs était complet, les 20 M$ n'ayant jamais disparu.

Vincent Lacroix doit contre-interroger Guylaine Leclerc mercredi après-midi. Le procès fait relâche jeudi et vendredi et normalement, la défense devrait s'amorcer la semaine prochaine.