Les banques et les entreprises devront refinancer près de 140 milliards US d'effets de commerce en Europe d'ici la fin de la semaine prochaine, ce qui pourrait augmenter les primes de rendement sur les obligations des sociétés, selon la Deutsche Bank, première banque d'Allemagne.

Les banques et les entreprises devront refinancer près de 140 milliards US d'effets de commerce en Europe d'ici la fin de la semaine prochaine, ce qui pourrait augmenter les primes de rendement sur les obligations des sociétés, selon la Deutsche Bank, première banque d'Allemagne.

«On pourrait assister à un tournant d'ici de sept à dix jours, affirme Jim Reid, stratège au crédit à la Deutsche Bank, à Londres, dans un bulletin adressé aux investisseurs. Il y aura inévitablement des écarts plus importants sur les obligations d'entreprise et particulièrement celles à rendement élevé.»

Les emprunteurs doivent actuellement payer les coûts les plus élevés des six dernières années sur les effets de commerce, des reconnaissances de dette arrivant à échéance en 270 jours ou moins, depuis la débâcle des titres adossés à des prêts hypothécaires à risque.

Depuis le 9 août dernier, le rendement des obligations de 30 jours est passé de 5,48% à 6,33% sur le marché américain.

Près de 60 milliards US des effets de commerce (ou papier commercial) arrivant à échéance cette semaine et la semaine prochaine sont détenus par des canalisateurs financiers, c'est-à-dire des firmes créées par les banques et les entreprises pour investir dans des actifs à long terme, selon M. Reid.

Ces effets sont garantis par des titres obligataires parmi lesquels des titres adossés à des actifs (des prêts auto et résidentiels, des créances clients) ou PCAA. Les autres 80 milliards US ne sont pas garantis.

Les écarts de rendement sur les obligations d'entreprise augmentent notamment parce que les banques s'efforcent de maintenir à flot leurs propres canalisateurs financiers plutôt que de fournir du financement aux entreprises.

Depuis le début d'août, la prime sur les obligations européennes à haut risque liées à des instruments de dette publique ayant les mêmes échéances est passée de 358 à 426 points de base, selon Merrill Lynch.

«Les banques n'ont pas vraiment envie d'avoir des obligations dans leur bilan, ce sont leurs capitaux dont on a urgemment besoin à court terme», a expliqué M. Reid en entrevue.