Les automobilistes de Québec paient 8 ¢ de trop pour leur litre d'essence par les temps qui courent, déplore une fois de plus le CAA-Québec.

Les automobilistes de Québec paient 8 ¢ de trop pour leur litre d'essence par les temps qui courent, déplore une fois de plus le CAA-Québec.

Après la Baie-James, c'est à Québec que le litre d'essence se vend le plus cher dans la province.

En pleines vacances de la construction, le CAA-Québec n'en revient toujours pas. «À 1,049 $, ce serait réaliste. Mais à 1,134 $, c'est inacceptable», a indiqué jeudi le porte-parole Philippe Saint-Pierre.

Le CAA déplore que, depuis lundi, les détaillants de la région empochent des marges bénéficiaires de plus de 13 ¢ pour chaque litre vendu.

En début de semaine, les coûts moyens d'acquisition pour un litre d'essence ordinaire dans la région ont en effet chuté, passant de 1,06 $ à 98,6 ¢. Or, la plupart des stations-service vendaient leur litre de carburant hier à 1,134 $.

«À Québec, qui est le deuxième plus gros marché de l'essence dans la province, on constate que le jeu de la concurrence est inexistant. C'est préoccupant», a fait valoir M. Saint-Pierre.

Ailleurs au Québec, la situation était différente. Selon un relevé effectué par la Régie de l'énergie, il en coûtait hier 1,073 $ par litre pour faire le plein à Montréal, alors qu'à Drummondville et à Rouyn-Noranda, la même quantité d'essence se vendait 1,094 $.

Le CAA soutient que la marge bénéficiaire des stations-service est anormalement élevée dans la région de Québec. Au cours des 52 dernières semaines, cette marge, supérieure à la moyenne provinciale, s'est élevée à 6,2 ¢.

D'après la Régie de l'énergie, une station-service dite efficace - qui vend 3,5 millions de litres d'essence par année - a besoin d'une marge bénéficiaire de 3 ¢ par litre pour couvrir ses frais.

La faute aux taxes

À l'Association québécoise des indépendants du pétrole (AQIP), on soutient que le prix payé pour l'essence par les Québécois est le plus bas au pays.

«Ce sont les taxes imposées qui font que nous payons un prix plus élevé», signale la présidente Sonya Marcotte.

L'AQIP avance que pour chaque litre d'essence vendu en sol québécois, Québec prélève près de 40 ¢ en taxes de toutes sortes.

À l'inverse, observe Mme Marcotte, chaque litre d'essence vendu à Calgary rapporterait dans les poches du gouvernement albertain près de 24 ¢ en taxes.

Au CAA-Québec, on reconnaît que les taxes prélevées sur la vente d'essence au Québec sont imposantes.

«Mais nous, on demande la transparence. Si les prix baissent rapidement sur les marchés de gros, ils doivent également baisser rapidement à la pompe. C'est logique», a fait valoir le porte-parole.