À l'instar des tarifs d'électricité, les mauvaises créances sont en hausse chez Hydro-Québec.

À l'instar des tarifs d'électricité, les mauvaises créances sont en hausse chez Hydro-Québec.

L'an dernier, la société d'État dit avoir conclu des ententes de paiement avec 400 000 clients dont les factures n'avaient pas été payées à temps.

Les comptes en souffrance ont ainsi créé un manque à gagner de 39,2 M$ dans les coffres d'Hydro-Québec.

En 2005, environ 400 000 clients s'étaient également placé en situation de recouvrement alors que les pertes s'étaient élevées à 37 M$. En 2004, la somme des mauvaises créances avait franchi le cap des 40 M$.

Chez Hydro-Québec, on évite évidemment de faire un lien entre les hausses successives des tarifs d'électricité survenues depuis 2004 et cette progression des mauvaises créances.

«Il s'agit de gens qui sont dans une situation financière précaire. L'étalement dans le temps de leur dette permet à chacun d'y trouver son compte», signale la porte-parole Hélène Laurin.

La société d'État rappelle que 90 % de ses 3,5 millions de clients acquittent leur facture d'électricité à temps.

En 2006, Hydro a notamment signé 24 000 ententes de paiement avec des clients à faible revenu, dont les arrérages totalisaient 26,5 M$.

Grosses factures

À l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) de Québec, on note depuis quelques années une augmentation du nombre de consommateurs éprouvant des problèmes de paiement avec Hydro-Québec. «L'électricité coûte plus cher et cela soulève des cas problèmes», explique Clémence Gagnon.

Au quotidien, la consultante budgétaire dit notamment travailler avec des clients d'Hydro-Québec dont la facture d'électricité dépassent régulièrement 2000 $.

«Ce sont souvent des travailleurs dont les salaires sont peu élevés et dont les logements sont souvent de mauvaise qualités.»

Mme Gagnon note cependant une plus grande ouverture de la société d'État envers les clients en difficulté financière. «Il y a des efforts. Hydro-Québec est plus flexible et attentive aux faibles revenus que par le passé.»

N'empêche. Car depuis le 1er avril, Hydro a toutefois tout le loisir de débrancher les clients dont les arrérages sont importants.

L'an dernier, Hydro a effectué quelque 15 000 débranchements sur le territoire québécois alors qu'elle avait fait de même 16 000 fois en 2005.

Avant de débrancher un client, Hydro dit cependant respecter des procédures strictes.

Parmi celles-ci, la société d'État s'en remet à un protocole consistant à l'envoi de plusieurs avis écrits et des appels téléphoniques quelques jours avant toute interruption de service.

Les agents de recouvrement d'Hydro ont aussi le mandat de proposer des plans de paiement adaptés à la situation financière des clients dont les comptes sont en souffrance.