Le président George W. Bush continue à avoir confiance dans le président de la Banque mondiale (BM), Paul Wolfowitz, dont les employés et plusieurs ONG demandent désormais la démission à la suite de faveurs salariales accordées à une employée avec laquelle il avait une liaison.

Le président George W. Bush continue à avoir confiance dans le président de la Banque mondiale (BM), Paul Wolfowitz, dont les employés et plusieurs ONG demandent désormais la démission à la suite de faveurs salariales accordées à une employée avec laquelle il avait une liaison.

«Le président a confiance en Paul Wolfowitz et dans son travail à la Banque mondiale», a déclaré devant la presse une porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.

Plusieurs organisations non gouvernementales ont demandé vendredi la démission de M. Wolfowitz, réclamée jeudi par les employés de la Banque mondiale.

«Alors qu'il se pose en apôtre de la lutte contre la corruption, Wolfowitz est pris la main dans le sac. La seule issue acceptable est sa démission immédiate», a estimé le Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde (CADTM), dans un communiqué.

Plus nuancé, Oxfam a jugé que «si le conseil d'administration de la Banque mondiale estime que les règles ont été violées» par M. Wolfowitz dans l'octroi d'une augmentation à sa compagne, «il est difficile qu'il continue».

«Sa position deviendrait en effet intenable», a ajouté l'organisation dans un communiqué.

«Si la Banque mondiale est sérieuse en matière de bonne gestion, elle devra d'abord avaler ses propres remèdes : licencier Wolfowitz et mettre un terme à la pratique discutable qui permet à l'administration américaine du moment de nommer le président de la Banque mondiale», a pour sa part jugé Sameer Dossani, du réseau d'ONG «50 Years Is Enough».

En vertu d'une règle non écrite, les États-Unis désignent le président de la Banque mondiale tandis que l'Europe a la main sur la direction du FMI.

A l'exception du soutien renouvelé de l'administration Bush qui l'a nommé, M. Wolfowitz est de plus en plus isolé face aux appels à la démission suscités par la révélation des augmentations de salaires et des faveurs octroyées à sa compagne Shaha Riza.

M. Wolfowitz, ancien secrétaire adjoint à la Défense jusqu'en 2005 et l'un des principaux concepteurs néoconservateurs de la politique de M. Bush ayant mené à l'invasion de l'Irak, vient d'admettre son intervention personnelle en faveur de Shaha Riza.

Il aurait veillé à ce que sa compagne bénéficie de hausses de salaire considérables à la faveur d'un détachement de la Banque mondiale au département d'Etat, puis d'une promotion à son retour à la Banque mondiale.

M. Wolfowitz a «oeuvré à combattre la pauvreté dans le monde, il s'est donné pour priorités l'Afrique, une bonne gouvernance et une réponse plus efficace de la Banque mondiale aux crises dans le monde», a dit Mme Perino.

«Il discute actuellement avec le conseil d'administration (de la Banque mondiale), le conseil d'administration étudie la situation, et je m'en tiendrai là», a-t-elle dit.