Après avoir courtisé la Bourse de Montréal à maintes reprises, le Groupe TSX (T.X) passe à l'attaque en annonçant qu'il créera une Bourse de produits dérivés en 2009.

Après avoir courtisé la Bourse de Montréal à maintes reprises, le Groupe TSX [[|ticker sym='T.X'|]] passe à l'attaque en annonçant qu'il créera une Bourse de produits dérivés en 2009.

Mars 2009 marquera la fin du pacte de non-agression signé par Toronto et Montréal en ce qui a trait à la concurrence.

À cette date, le Groupe TSX et l'International Securities Exchange (ISE) lanceront la Bourse de produits dérivés baptisée DEX, qu'elles détiendront respectivement à 52% et 48%.

Sur le DEX, les investisseurs pourront négocier des options, des contrats à terme et des options sur contrats à terme pour des titres canadiens.

Les deux entreprises se partageront proportionnellement les dépenses de 26 M$ pour faire naître le projet.

Selon le Groupe TSX, sa position dominante au Canada sera combinée à la plateforme de négociation de l'ISE pour créer un marché efficace.

«ISE fait preuve d'innovation et connaît une croissance soutenue dans le marché très concurrentiel des produits dérivés aux États-Unis», souligne Richard Nesbitt, chef de la direction de Groupe TSX.

«Avec la mise sur pied de DEX, ajoute-t-il, nous serons en mesure d'offrir à nos clients un maximum de flexibilité avec des services de négociation au comptant et pour les produits dérivés.»

Pour sa part, l'ISE voit le Canada comme un tremplin vers une croissance qui se poursuivra.

«La demande pour notre offre de produits dérivés a connu une forte hausse aux États-Unis et nous voyons ce partenariat comme un premier pas vers une plus grande présence à l'échelle internationale», explique son PDG David Krell.

Rappelons qu'à la mi-février, la Bourse de Montréal a reconnu ne pas pouvoir faire cavalier seul.

Le marché montréalais s'alliait avec le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour créer une Bourse de l'énergie à Calgary. Le Nymex prend aussi une participation de 10% dans la Bourse de Montréal.

Le monde boursier est en pleine consolidation, avec notamment la fusion du New York Stock Exchange avec la Bourse européenne Euronext et l'alliance entre le London Stock Exchange et Tokyo.

Pas d'inquiétude à Montréal

Jean Charles Robillard, porte-parole de la Bourse de Montréal, affirme que l'annonce de lundi ne change pas le plan de match du marché montréalais.

«Nous avons de l'avance dans ce domaine, nous avons un partenariat avec le Boston Options Exchange et nous avons innové, dit M. Robillard. Et nous allons continuer à développer notre marché.»

Était-il impossible pour Toronto et Montréal de travailler ensemble sur les dérivés à la fin de l'entente de 10 ans ?

«En 1999, nous avons eu le mandat de développer un marché qui est à la hauteur de ce que l'on trouve dans d'autres pays, répond M. Robillard. Nous avons l'impression d'avoir livré la marchandise, mais peut-être qu'ils ne le perçoivent pas de cette façon.»

Richard Nesbitt, grand patron du TSX, a déjà livré plusieurs discours sur la situation des dérivés, courtisant publiquement la Bourse de Montréal. Jean Charles Robillard, lui, tient à apporter une nuance à ce sujet.

«Il y a eu bien des déclarations publiques, dit le porte-parole, mais jamais de proposition formelle. Et vous savez bien que les propositions formelles sont faites d'une seule façon: au conseil d'administration. Nous n'avons pas résisté à des offres de la Bourse de Toronto.»