Après une période de transition difficile, Héroux-Devtek compte profiter d'une situation exceptionnelle pour les contrats de composantes d'éoliennes et de trains d'atterrissage, tant pour les avions militaires que pour ceux des transporteurs aériens.

Après une période de transition difficile, Héroux-Devtek compte profiter d'une situation exceptionnelle pour les contrats de composantes d'éoliennes et de trains d'atterrissage, tant pour les avions militaires que pour ceux des transporteurs aériens.

Cela va contrebalancer la hausse du coût des matières premières, qui ont doublé en deux ans, celle du prix du pétrole et l'augmentation du taux du dollar canadien, a déclaré Gilles Labbé, président et chef de la direction de Héroux-Devtek, de Longueuil, qui a tenu hier son assemblée annuelle des actionnaires.

Les contrats de 13 milliards de dollars que va octroyer le ministère de la Défense d'Ottawa pour 21 avions et 16 hélicoptères, représentent " une occasion unique en 30 ans ", a ajouté Gilles Labbé.

Héroux-Devtek entretient des liens solides avec les géants américains Lockheed Martin et Boeing et entend profiter des retombées canadiennes de ces commandes d'Ottawa.

Le président évalue à 30 millions par année sa part éventuelle des contrats de la Défense canadienne pour une durée de 10 à 15 ans.

Où iront les emplois?

Cela devrait permettre d'accroître les effectifs d'environ 75 travailleurs. Mais encore faudra-il savoir où iront ces emplois additionnels de Héroux-Devtek, un groupe qui possède des usines dans la région de Montréal, en Ontario et aux États-Unis.

L'entreprise " n'a pas l'intention de transférer des emplois du Québec au Texas. C'est par contre critique et vital pour Héroux-Devtek d'augmenter la productivité ", a souligné Gilles Labbé. Au cours du dernier exercice financier, l'impact de la remontée du dollar canadien sur les ventes est évalué à 15 millions par le vice-président principal et chef de la direction financière, Réal Bélanger.

Au premier trimestre terminé le 30 juin dernier, la fermeté du dollar canadien a provoqué une diminution des ventes de quatre millions, a-t-il précisé. Le président s'attend par contre " à des retombées très durables, pour le Québec et le Canada ", de ces contrats militaires d'Ottawa.

Gilles Labbé prévoit par ailleurs que ses contrats pour des composantes d'éoliennes vont représenter " plus de 30 % des activités de la division industrielle du groupe au cours des deux ou trois prochaines années ". Cela veut dire des commandes de 10 millions US par rapport à des revenus industriels de 30 millions de dollars canadiens actuellement.

Héroux-Devtek n'est entrée dans le marché des éoliennes qu'il y a 18 mois, mais l'entreprise " jouit d'une position extrêmement favorable pour répondre à la demande croissante ", a estimé Gilles Labbé. Elle est en effet " un important fournisseur de pièces de rotors de grande dimension, d'arbres d'entraînement et de roues de turbine pour GE Power Systems ".

Le groupe de Longueuil veut également tirer profit de la reprise du marché des avions commerciaux, où la croissance devrait s'accélérer au cours des prochaines années, selon le président. Héroux-Devtek a signé d'importants contrats l'an dernier pour l'appareil Boeing 777.

" Boeing et Airbus ont tous deux connu une année sans précédent, avec des commandes totales pour plus de 2000 avions ", a-t-il rappelé.

Au premier trimestre terminé le 30 juin dernier, Héroux-Devtek a réalisé un profit de 0,7 million, comparativement à une perte de 2,4 millions l'année précédente, sur des ventes de 66,3 millions, en hausse de 23 %.

L'entreprise prévoit une hausse de 10 % des ventes cette année et le retour à la rentabilité pour l'ensemble de l'exercice financier.

L'action d'Héroux-Devtek grimpait de 10 cents à 4,80 $ hier à la Bourse de Toronto.

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