Depuis la correction de mai qui avait effacé tous ses gains de l'année, la Bourse canadienne paraît se ressaisir. Hier, elle est passée en séance au-dessus de la barre des 12 000 points pour la première fois en deux mois et demi avant de se replier. Elle a terminé la journée en hausse tout de même de 62,21points à 11 969,86 points, son quatrième gain d'affilée.

Depuis la correction de mai qui avait effacé tous ses gains de l'année, la Bourse canadienne paraît se ressaisir. Hier, elle est passée en séance au-dessus de la barre des 12 000 points pour la première fois en deux mois et demi avant de se replier. Elle a terminé la journée en hausse tout de même de 62,21points à 11 969,86 points, son quatrième gain d'affilée.

Les investisseurs paraissent aiguillonnés par les très bons profits au deuxième trimestre des entreprises nord-américaines qui les dévoilent ces jours-ci. Hier, Alcan, Canadian National Resources, Cascades et WestJet, ont toutes déclaré des bénéfices supérieurs aux prévisions des experts. Le cours de leurs actions s'est apprécié de manière idoine. Ainsi l'action d'Alcan a bondi 3,62 $ à 53,22 $.

Encore une fois, la fermeté des prix des produits de base, du pétrole et du gaz naturel aura dopée la Bourse canadienne.

L'or noir est repassé au-dessus des 76 $US le baril, sur des craintes qu'une nouvelle tempête tropicale n'endommage les installations américaines et que le durcissement de l'Iran dans le délicat dossier de l'enrichissement d'uranium ne menace les approvisionnements.

La canicule qui accable la côte atlantique propulse depuis quelques jours le prix du gaz naturel. Le nickel a fracassé un nouveau record tandis que l'once d'or cotait au-dessus des 664 $ US. Pas étonnant que l'action d'Inco, que deux prédateurs se disputent, a gagné 1,115 $ à 89,40 $ tandis que la québécoise Cambior gagnait 12 cents à 3,69 $ au bout d'une séance où son titre a été très négocié.

Quand le métal jaune forcit, le billet vert faiblit. Cela a stimulé le huard qui a gagné 29 centièmes pour terminer à 88,73 cents US.

Aux États-Unis, où on reste dans l'expectative de la décision que prendra la Réserve fédérale mardi, on a plutôt choisi de célébrer les bons résultats de Time Warner et de Proctor & Gamble. Tant la moyenne Dow Jones que les indices de référence Standard & Poors 500 et Nasdaq Composite ont terminé la journée sur des gains. Le Dow a pris 74,20 points à 11,199,93. Le S&P 500 a gagné 7,63 points à 1278,55 et le Nasdaq a grimpé de 16,82 points à 2078,81.

Selon l'agence Bloomberg, 71 % des sociétés qui composent le S&P 500 et qui ont déclaré leurs résultats ont battu les attentes. En moyenne, les entreprises auront vu leurs profits grimper de plus de 14 %. Les marchés s'attendent à des performances similaires pour la seconde moitié de l'année, malgré le ralentissement économique déjà amorcé et la lassitude avouée des consommateurs à dépenser toujours plus.

Au Canada, les profits sont encore plus vertigineux. Certains analystes pensent qu'ils vont continuer de grimper. " Les bénéfices sont un peu plus élevés que ce à quoi on s'attendait. On voyait 20 % de hausse sur l'an dernier, on révise à 25 % ", affirme ainsi Peter Buchanan, économiste principal chez Marchés mondiaux CIBC qui remaniait hier sa stratégie de portefeuille.

Réputée pour son optimisme, la firme torontoise croit toujours que le S&P/TSX fracassera sous peu son record de 12 487,32 points établi le 12 avril. La barre des 13 000 points est à portée, d'ici la fin de l'année, révèle sa boule de cristal.

M. Buchanan croit que le ralentissement américain affectera peu les extracteurs d'énergie et les producteurs de métaux de base qui trouvent preneur en Asie où la croissance restera forte. La demande intérieure va aussi favoriser les services. Seuls les manufacturiers exportateurs pourraient souffrir.

Cet optimisme est à l'opposé des messages répétés de prudence envoyés par la Financière Banque Nationale. L'institution montréalaise prédit toujours que la Bourse canadienne terminera l'année aux alentours des 10 800 points.

" La fin du cycle de resserrement de la Fed et de la Banque du Canada sonne comme de la musique aux oreilles des marchés ", affirme Pierre Lapointe, son stratège en chef adjoint, pour expliquer la fièvre présente.

Si la Fed fait une pause malgré les pressions inflationnistes, c'est qu'elle craint d'aggraver le présent ralentissement de l'économie. Comment les attentes de profit se matérialiseront-elles sans créer d'inflation et forcer la Fed à monter encore les taux d'intérêt? objecte-t-il.

Au Canada, l'économie est moins diversifiée qu'au Sud. Les trois sous-secteurs de l'énergie, des matériaux et des services financiers, représentent 73 % de la valeur de l'indice. " Si les métaux et le pétrole se corrigent comme en mai, on a vu combien ça peut tomber vite ", rappelle M. Lapointe.

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