La Bourse de Toronto a dégringolé de 400 points ou 2,8 % mardi, la perspective d'une hausse des taux d'intérêt semblant inquiéter les investisseurs après un bond du huard.

La Bourse de Toronto a dégringolé de 400 points ou 2,8 % mardi, la perspective d'une hausse des taux d'intérêt semblant inquiéter les investisseurs après un bond du huard.

Pendant ce temps, Wall Street a enregistré sa pire baisse en plus de quatre mois en raison d'inquiétudes sur les conséquences de la crise du marché du logement sur le secteur financier, auxquelles se sont ajoutés des résultats d'entreprises jugés décevants.

Au Canada, les pertes se sont étendues à la plupart des secteurs, dont les poids lourds que sont les ressources naturelles et l'énergie.

En plus de subir l'influence de Wall Street, les investisseurs canadiens ont pu manifester leur crainte d'une augmentation des taux d'intérêt, alors que le huard bondissait de 0,85 cent US.

Il a clôturé à 96,36 cents US, alors qu'on ne l'avait pas vu terminer au -dessus des 96 cents US depuis 1977. En cours de séance, il s'est rendu jusqu'à 96,70 cents.

Depuis le mois de mars, la monnaie canadienne a grimpé de plus de 12 cents US face au billet vert.

Des résultats décevants des transporteurs ferroviaires CN et CP ont aussi pesé sur le TSX: l'action du CN a perdu 5,5 % et celle du CP 3,6 %.

«Le marché cherchait une excuse pour une prise de bénéfices, relativise toutefois Ian Nakamoto, chez MacDougall, MacDougall & MacTier. Une correction était nécessaire depuis un moment déjà car l'indice était allé trop haut, trop vite. Mais les conditions de base (de l'économie) demeurent solides et ce n'est qu'un donné pour un rendu.»

Le huard a fait un bond après la publication des résultats sur les ventes au détail: ces dernières ont connu en mai leur plus forte progression en près de 10 ans, soit 2,8 %, et surpassent de loin les attentes des économistes, dont les prévisions ne dépassaient pas 0,5%.

La Bourse de Toronto, qui a clôturé à 14 068,2 est en baisse de 557,6 points comparativement à son record de la semaine dernière, quand l'indice avait atteint les 14 625,76.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 1,6%, soit 226 points, pour clôturer à 13 717 points.

L'indice composite du Nasdaq a reculé pour sa part de 1,9%, soit 51 points à 2 639,9 points, selon les chiffres définitifs de clôture.

Quelques jours seulement après s'être hissé au-dessus du seuil des 14 000 points pour la première fois de son histoire, le Dow Jones a enregistré mardi sa baisse la plus sévère depuis le 13 mars.

De son côté, l'indice élargi Standard and Poor's 500 a baissé de 1,98% (-30,53 points) à 1 51 points.

En l'absence d'indicateurs macroéconomiques, le marché s'est concentré sur une nouvelle avalanche de résultats d'entreprises et a trébuché sur certains d'entre eux, qu'il a jugé décevants.

La Bourse de New York a subi «la combinaison de déceptions sur certains résultats avec un regain d'inquiétudes concernant les prêts hypothécaires à risque», a expliqué Owen Fitzpatrick, analyste de la Deutsche Bank.

«C'est pourquoi nous voyons un si fort recul, il ne s'agit pas seulement du secteur financier mais de tous les secteurs», a noté l'analyste.

Alors que le marché craint une propagation de la crise du logement à l'ensemble du système financier, Countrywide Financial, un des grands organismes américains de prêts hypothécaires, a accusé un recul de 33% de son bénéfice net trimestriel. Son action a chuté de 10,45% à 30,50 dollars.

Malgré l'annonce de résultats trimestriels en hausse un peu supérieur aux attentes des analystes, l'opérateur téléphonique ATT n'a pas non plus échappé à cette lame de fond et a perdu 1,3% à 24,15 dollars car les investisseurs ont été déçus par le nombre de contrats d'abonnement à l'iPhone, la nouvelle création d'Apple, souscrits auprès de cet opérateur.

McDonald's, l'une des valeurs sûres de la Bourse américaine, a aussi reculé de 1,8% à 51,55 dollars après avoir fait état d'une perte trimestrielle de 711,7 millions de dollars en raison de l'inscription d'une charge financière sur ses résultats.

Pâtissant des mauvaises performances du secteur financier en général, American Express a lâché 5,4% à 61,17 dollars avoir avoir pourtant annoncé un bénéfice supérieur aux attentes.