Nadine Fournier a travaillé chez General Electric les étés de 2005 et 2006. La jeune femme de 21 ans s'occupait principalement de la préparation de la documentation et de l'analyse des données brutes.

Nadine Fournier a travaillé chez General Electric les étés de 2005 et 2006. La jeune femme de 21 ans s'occupait principalement de la préparation de la documentation et de l'analyse des données brutes.

Elle entrait au bureau à 8h30 et quittait à 17h. Si son emploi du temps était à plusieurs égards comparable à celui d'un salarié ordinaire, Nadine avait un statut bien différent de ses collègues de travail: elle était stagiaire.

«Je touchais un peu à tout dans l'entreprise», raconte celle qui termine tout juste son baccalauréat en administration à l'école des Hautes Études commerciales. Le stage en milieu professionnel n'était pas préalable à l'obtention de son diplôme, mais Nadine y tenait mordicus. «Je voulais avoir une expérience de travail avant la fin de mes études», dit-elle.

La majorité des programmes universitaires offrent aujourd'hui la possibilité de faire un stage. Du domaine des communications à celui d'administration en passant par les sciences humaines, les étudiants sont fortement encouragés à mettre en pratique leurs connaissances au cours de leurs études.

La plupart du temps le stage est crédité (environ 135 heures équivalent aux crédits d'un cours régulier). Les stages demeurent un atout considérable pour l'étudiant, selon le coordonnateur des stages du département de science politique à l'Université de Montréal, Guillermo R. Aurenao. «C'est la voie royale pour se trouver un emploi et pour affiner ses choix de carrière», dit-il sans hésitation.

Le taux de placement des stagiaires sur le marché du travail est d'ailleurs éloquent. Il atteint 98 % chez les étudiants qui suivent un programme coopératif à l'Université de Sherbrooke, une alternance entre études et stages.

Après son passage chez General Electric, Nadine Fournier deviendra employée à temps plein dès juillet. «C'est assurément grâce à mes deux stages que j'ai eu l'emploi», dit-elle d'emblée.

Mais attention, l'adéquation entre stage et emploi n'est pas absolue. Stéphanie, finissante en communications à l'Université du Québec à Montréal, n'a pas été embauchée après son contrat non rémunéré de 600 heures sur un plateau de tournage d'une émission de variété à Télé-Québec, l'automne dernier.

«Je me suis endettée pour faire ce stage, raconte la jeune femme de 23 ans. Je voulais tellement avoir un emploi que j'acceptais de faire n'importe quoi. Je travaillais plus de 40 heures par semaine. J'étais exploitée.»

Stéphanie conserve un goût amer de son expérience. Elle recommande aux étudiants de bien s'informer avant de se lancer tête première.

vMode d'emploi

Premier aspect à considérer, l'étudiant doit souvent respecter certains critères pour être admissible à un stage dans son domaine d'étude. Les conditions préalables varient énormément d'un programme à l'autre; certains exigent une moyenne minimum ou encore d'avoir déjà suivi un certain nombre de cours.

Les intéressés doivent également s'y prendre à l'avance pour dénicher un stage, puisque les universités leur demandent de s'inscrire et de faire approuver leur projet environ un mois avant le début de l'expérience. La période d'inscription pour la session d'été est donc terminée, mais les établissements scolaires ont déjà commencé à diffuser les offres de stages pour l'automne (voir encadré).

Les étudiants peuvent aussi cogner eux-mêmes à la porte des organismes et faire par la suite approuver leur choix par leur programme d'étude.

Rémunéré ou non, le stagiaire a certaines responsabilités. Il doit s'acquitter correctement des tâches qui lui sont confiées, respecter les mêmes conditions qu'un employé régulier et ne pas résilier un contrat sans raison valable.

«C'est en quelque sorte un contrat moral, explique le directeur du Service des stages et du placement à l'Université de Sherbrooke, Denis-Robert Elias. L'étudiant représente l'université et doit donc faire tout son possible pour bien réussir.» Le stagiaire doit aussi rédiger un rapport sur ses acquis en fin de stage.

Mais le jeu en vaut la chandelle, assure Nadine Fournier. «Je recommande à quiconque de faire un stage», précise celle qui peut se vanter, à 21 ans seulement, d'avoir trouvé un emploi à temps plein dans son domaine.

RÉMUNÉRATION FACULTATIVE

Même s'ils demandent parfois jusqu'à 40 heures de travail par semaine, les stages ne sont pas toujours rémunérés. Les conditions minimums de la Loi sur les normes du travail ne s'appliquent pas à cette catégorie d'employés.

Certaines entreprises paient toutefois leurs stagiaires, particulièrement dans les domaines scientifiques et d'administration.

RESSOURCES EN LIGNE

> Le Service de placement en ligne d'Emploi-Québec offre depuis le printemps un service de jumelage entre stagiaires et organismes : www.emploiquebec.net

> Service des stages et du placement de l'Université de Sherbrooke : www.usherbrooke.ca/ssp

> Service de placement de l'Université Laval : www.spla.ulaval.ca

> À l'Université du Québec à Montréal et à l'Université de Montréal, les banques de stages sont offertes par les facultés.

> Les étudiants peuvent également recevoir les offres de stages directement dans leur boîte de courriel en s'inscrivant à une liste de diffusion auprès de leur établissement.