Vincent Lacroix a peut-être réussi à miner une partie de la crédibilité du juricomptable François Filion en contre-interrogeant ce premier témoin au procès pénal amorcé il y a quelques semaines.

Vincent Lacroix a peut-être réussi à miner une partie de la crédibilité du juricomptable François Filion en contre-interrogeant ce premier témoin au procès pénal amorcé il y a quelques semaines.

M. Filion, qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers contre M. Lacroix et Norbourg, a vu son expertise durement questionnée lundi matin par le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec.

L'ancien PDG de Norbourg a posé une série de questions à M. Filion sur les états financiers des fonds Evolution pour l'exercice 2003, s'intéressant beaucoup à la question de la valeur des parts.

M. Lacroix a demandé à M. Filion pourquoi la valeur liquidative d'une part du fonds Evolution Marché Monétaire se trouvait presque 1 $ sous la norme de 10 $ au bilan de 2003.

Rappelons que cette période des fonds Evolution n'a pas été couverte par la preuve du juricomptable sur les retraits irréguliers, car Norbourg n'était pas encore propriétaire d'Evolution à l'époque.

Devant ces questions sur ce qui peut motiver, en théorie, une valeur irrégulière de part, M. Filion a répété des réponses telles que «je n'ai pas cette information-là» et «je n'ai pas la connaissance».

Le juge Leblond l'a interpellé, lui demandant comment il avait pu échafauder une thèse selon laquelle la valeur des parts a fondu en raison de retraits sous la houlette de Vincent Lacroix s'il était ensuite incapable de répondre à une question de principes comptables avant l'arrivée de Norbourg dans le portrait.

Le procureur de l'AMF, Eric Downs, est venu à la rescousse de son témoin, affirmant que M. Filion n'avait pas examiné les documents des vérificateurs sur la période précise qui intéresse Vincent Lacroix. À son avis, il faut posséder une connaissance personnelle des documents qui ont engendré les bilans financiers.

Le juge Leblond n'a toutefois pas bronché. Il a insisté à l'effet que les questions soulevées portaient sur les raisons possibles dans les principes comptables, ce pour quoi M. Filion a été reconnu expert par la cour.

D'autres témoins à la rescousse

Après la pause du midi, François Filion a donné un nouvel éclaircissement au juge. Il a invoqué un manque de connaissances dans le domaine très pointu de la comptabilité des fonds communs.

Il estime que d'autres témoins seront plus en mesure de répondre aux interrogations de Vincent Lacroix.

Pour le reste, M. Filion a ajouté que ses calculs sur l'impact d'un retrait irrégulier sur la valeur unitaire des fonds n'était qu'un indicateur de l'importance des sommes et non une mesure comptable.