Au 18e jour de son procès pénal, Vincent Lacroix n'arrive visiblement pas à percer l'armure du juricomptable et témoin François Filion lors de son contre-interrogatoire.

Au 18e jour de son procès pénal, Vincent Lacroix n'arrive visiblement pas à percer l'armure du juricomptable et témoin François Filion lors de son contre-interrogatoire.

L'ancien PDG de Norbourg essaie toujours de trouver des failles dans la preuve déposée afin de démontrer qu'un stratagème lui a permis de prendre 115 M$ dans les poches des investisseurs, mais chaque tentative échoue.

Lundi, M. Lacroix voulait justifier que Norbourg a pu financer ses activités avec des revenus provenant notamment du gestionnaire de fonds Evolution Inc, d'Investissement BBA, de Capital Teraxis ainsi que de ses propres sociétés.

Il soulignait qu'environ 4,8 M$ et 7 M$ de revenus ont été comptabilisés pour la gestion de fonds par Evolution respectivement en 2004 et 2005. Du côté d'Investissement BBA, environ 8,7 M$ de revenus sont entrés dans les coffres en 2004.

L'accusé rappelait aussi que le témoin n'avait pas tenu compte de dépenses comme la rémunération des représentants et des factures payées à des fournisseurs comme les vérificateurs Raymond Chabot Grant Thornton en présentant sa preuve.

Par contre, François Filion a martelé que pour mettre la main sur des entreprises comme Evolution Inc et s'en accaparer les revenus, Norbourg a dû effectuer les 137 retraits irréguliers menant vers la somme de 115 M$.

Aussi, selon le témoin, ajouter tous les revenus et toutes les dépenses ayant pu se produire lors de l'histoire de Norbourg n'aurait qu'alourdi les chiffres, sans bonifier ou affaiblir la preuve des retraits irréguliers.

De cette façon, M. Filion répétait sa thèse selon laquelle les retraits ont financé les activités de Norbourg. Même si 23 M$ d'autres revenus ont été retracés et que d'autres sommes ont pu exister dans les bilans financiers, il fallait piger dans les fonds des investisseurs pour démarrer la machine.

Quand Vincent Lacroix a voulu se pencher sur la question des transferts d'argent entre les sociétés de Norbourg, François Filion a refusé de considérer les sommes comme des revenus. Il a expliqué que l'argent circulant entre les différentes entreprises de M. Lacroix était ce que l'on appelle communément des flux monétaires.

À son avis, ce qui compte est d'avoir effectué un suivi complet de l'argent pris dans les fonds des épargnants afin de savoir où il a abouti pour que l'accusation tienne la route.

De plus, seulement une centaine de milliers de dollars se seraient trouvés dans les différents comptes de Norbourg et de Vincent Lacroix au 25 août 2005, date des perquisitions contre le groupe. Pas de quoi effectuer une nouvelle acquisition...

Lors de l'audience de l'après-midi, M. Lacroix a posé une série de questions sur le fonctionnement de la rémunération des représentants en épargne collective, sans toutefois pouvoir dégager de conclusions claires.

Il s'est aussi intéressé à la circulation de l'argent placé par Desjardins Opvest dans le fonds Eloria chez Norbourg. François Filion s'estimait peu capable de répondre quant à ce qui touche les activités d'un fonds de couverture.